Pas mal
Manga de samouraï vraiment original qui aborde le sujet de manière plutôt différente, mais j'aurai plus mis un 7.5/10
le 20 déc. 2017
Adapté en animé il y a quelques années, Goyô de Natsume Ono est un manga en huit volumes qui nous propose de suivre un rônin hésitant, un peu maladroit, alors qu'il se trouve à Edo et va croiser la route d'une bande de brigands... Rejoignons-les sans plus tarder !
Hésitation
Masanosuke Akitsu a quitté l'emploi qu'il occupait auprès de son Daimyô. Rônin, il a du mal à trouver un emploi et l'argent pour aider sa famille. Il vivote avant de faire la rencontre d'un homme, Yaichi, qui l'embarque dans une drôle d'aventure : Masa va lui servir de garde du corps lors d'une remise de rançon ! Yaichi est le chef d'une bande de brigands : les Goyô.
Yaichi lui propose rapidement d'intégrer la bande, composée de quatre personnes (outre Yaichi on compte Matsukichi qui récolte les informations nécessaires à la bande, Umezo, tenancier de la taverne où ils se réunissent et O-Take, une ancienne courtisane). Le rônin hésite car mettre son art au service d'une entreprise malhonnête entre en contradiction avec ses principes même si les Goyô ne sont pas des brigands comme les autres (ils choisissent les personnes qu'ils enlèvent pour toucher une rançon, relâchent toujours l'otage en vie...). Leur nom provient de la feuille d'érable japonais (Acer palmatum), qui possède 5 à 7 lobes.
Masanosuke va finir par intégrer peu à peu le groupe ce qui ne sera pas sans provoquer quelques turbulences. De grande taille, le rônin est un peu gauche, pas à l'aise en présence du public et dit parfois tout haut ce qu'il pense. Pourtant le personnage renferme une richesse qui ne demande qu'à se révéler. Cette pierre brute va dévoiler son éclat et transformer le groupe auquel il appartient.
Évolution
Natsume Ono prend le temps de nous présenter les personnages formant les Goyô, les oppositions et complémentarités qui se dégagent, comme si chacun avait besoin des autres. Les Goyô sont un curieux assemblage et leur chef, Yaichi, est le plus mystérieux. On ne connaît pas son passé et il se moque de celui des autres. Il veut profiter de l'instant présent. Une philosophie contagieuse mais qui n'empêchera pas Masa de vouloir en savoir plus sur lui et les personnes qu'il croise.
Un procédé astucieux pour dévoiler peu à peu l'univers de la série où les Goyô vont attirer l'attention de pas de monde... dont la police en la personne de Yagi, un machikata yoriki dont la relation avec Masa est symétrique à celle entre ce dernier et Yaichi (l'un voulant essayer de tirer les vers du nez de l'autre). Surtout que Yagi va trouver un travail (honnête) à Masa.
La coloration principale du manga n'est alors pas l'action pure. Il s'agit plutôt de donner à voir un certain nombre de personnages pour comprendre la voie qu'ils ont choisie, leurs décisions. L'accent est aussi placé sur l'environnement : Natsume Ono restitue avec soin l'époque d'Edo à travers les bâtiments, les vêtements, la nourriture...
Révélation
Par rapport à d'autres mangas de sabre se déroulant à la même époque, dans Goyô les combats ne sont pas l'essentiel. C'est un combat plus intérieur qui prédomine. Les affrontements physiques n'occupent que quelques cases et l'auteure use d'ellipses pour arriver le plus vite possible au résultat. Idem pour ce qui concerne les enlèvements. Les planches du manga dégagent alors une certaine maîtrise, un calme quand bien même il peut y avoir tempête sous certains crânes.
Graphiquement, les personnages sont croqués avec une économie de détails qui ne nuit pas au résultat final. Un élément renforcé par le jeu des différences d'apparence (entre Masa et son frère) mais aussi par le jeu des couleurs particulièrement entre Masa (habit sombre, hésitant, mais personnalité claire) et Yaichi (vêtement clair, charismatique mais personnalité trouble) même si l'état des personnages n'est pas figé.
Goyô : pourquoi pas toi ?
Natsume Ono nous propose une œuvre tout en finesse qui, partant d'un rônin en recherche d'emploi nous ouvre bien des portes. Celles qui renvoient à l'amitié, la colère, le passé, les proches, les choix... Surtout à travers la formation des Goyô, on voit poindre une idée forte : les brigands ont chacun besoin les uns des autres. Le tout n'est pas égal à la somme des parties de le manga se termine sur une note qui rend la mélodie de Goyô encore plus douce à l'oreille.
Avis un peu plus développé et illustré par ici.
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Créée
le 27 juil. 2017
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