Dans le précédent album « Oncle Howard est de retour » Jonathan est arrivé aux Etats-Unis à la demande de la mère de Kate. Malgré une longue séparation, quand Jonathan et Kate se sont revus, ils ont immédiatement senti leur amour intact. Pourtant, Kate s’apprête à se marier avec un certain Steve.
Howard est l’oncle de Kate. En réalité c’est son père naturel, l’homme que Mrs. Henderson (mère de Kate) aimait en secret. Kate le sentait sans jamais avoir été informée par sa mère. Oncle Howard travaillait comme scientifique dans un centre d’essais nucléaires. Il vient de sortir de prison après 15 ans de réclusion. Il aurait divulgué des secrets militaires. Mais, à sa sortie de prison Howard est accueilli par son frère Don (celui que Kate considère comme son père) qui, bien établi financièrement, lui a fourni les moyens de refaire sa vie loin de sa famille. On sent que Don veut se « débarrasser » de son frère, mais on ne sait pas pourquoi. De son côté, Kate est surveillée par un groupe de petits malfrats, dont l’un est le sosie de Michael Jackson. Après avoir revu Jonathan, Kate a joué la fille de l’air, en prétendant devoir rejoindre une amie. Ses retrouvailles avec Jonathan l’ont bouleversée, comme sa mère l’espérait. Elle s’est isolée dans une maison sur Greyshore Island pour faire le point. Un événement de son enfance est la cause de sa surveillance par les malfrats qui commencent à paniquer parce que les ordres qu’ils reçoivent vont au-delà de ce qui était prévu. A l’aide de Phil Dixie, Jonathan, remonte cette piste embrouillée. Le décryptage du mystérieux message laissé par Kate à l’aide du plan de Boston n’est pas sans rappeler un des romans de la trilogie New-Yorkaise de Paul Auster qui date de l’époque.
Les péripéties ne manquent pas, mais le plus important est que Jonathan ne peut résister à son besoin de retourner au Tibet, alors que Kate doit rester aux Etats-Unis pour se soigner et se marier. La fin sonne comme un adieu à la série. La séparation entre les deux est définitivement consommée, malgré un amour réciproque évident.
L’album clôt donc un diptyque marquant où Cosey explore les Etats-Unis ainsi que la difficulté à partager durablement un amour pourtant évident. Comme s’il voulait nous dire qu’en amour l’essentiel est de savoir à quoi s’en tenir. Le reste derait de l’ordre du matériel, tant pis si trop de difficultés viennent empêcher la concrétisation au jour le jour.
Même si l’album n’est pas le tout meilleur de la série, il fait un peu l’effet de bouquet final, avec un scénario très élaboré, un sens de la narration impressionnant. Le personnage de Kate apparaît dans toute sa complexité. Et le suspense est maintenu de belle manière. Le seul regret vient des couleurs (qui, comme pour l’album précédent, ne sont pas de Cosey, mais de Paûle). Dans l’ensemble elles sont assez ternes, parce qu’une bonne partie de l’action se situe pendant une tempête. Aucun paysage somptueux pour compenser l’éloignement du massif himalayen. Ceci dit, l’album conclue de belle manière l’histoire entamée.
Cosey suggère de lire cet album en écoutant « Hot streets » de Chicago, « Harlequin » de Dave Grusin et Lee Ritendour ainsi que « Old ways » de Neil Young. N’ayant rien de tout cela sous la main, j’ai réécouté « Rumours » de Fleetwood Mac avec grand plaisir.