Ça a le mérite d'exister

Lu en Juin 2020 4/10
La seule qualité (ou presque) de cette BD c'est qu'elle a le mérite d'exister.
Quand j'ai tapé « Trois Contes BD » dans un moteur de recherche bien connu je ne m'attendais à rien. Et puis en fait si, un cadeau tout trouvé pour remercier ma prof de Français de 1ère de m'avoir fait découvrir et aimer Flaubert par Les Trois Contes plutôt que Mme Bovary !
Mais comme je suis curieux, je l'ai lu avant et c'est pas Jojo.
On se dit quand on voit la couverture qu'il va y avoir un traité graphique bien guignolesque mais on se rend vite compte que non. Chaque histoire a été dessinée par un artiste différent et ceux ci ne sont pas des maîtres. Un cœur simple est laid parce qu'il n y a aucune composition des planches et que le dessin est très clairement amateur. Saint Julien L'hospitalier est super moche aussi. C'est un peu mieux dessiné mais je trouve ça d'un grand mauvais goût et ça reste du boulot quelconque. Hérodias détonne en comparaison, pourtant ce n'est rien d'exceptionnel. Mais c'est déjà un peu plus pro et faut bien dire que l'histoire se prête assez au dessin tant l'écrit original laisse de la place à l'interprétation.
En terme d'adaptation scénaristique c'est aussi Hérodias qui se démarque. Et c'est d'ailleurs le seul conte qui justifie l'achat de l'ensemble, car la BD permet de faciliter l'accès à cette histoire absconse pour qui ne connaît pas très bien le sujet.
Saint Julien c'est moyen, c'est trop bavard, trop équivoque mais l'histoire en elle même est bien donc ça conviendra à des enfants. Et Félicité est quant à elle saccagée. La trame narrative est respectée mais cette adaptation fait perdre toute la beauté et la tristesse de l’œuvre originale.
En conclusion, adapter les Trois Contes n'est évidemment pas chose aisée. La grande qualité de Flaubert est sa plume et si le dessinateur n'est pas à la hauteur pour retranscrire les images ça tombe à l'eau.
On retiendra malgré tout Hérodias qui est une belle réussite et qui peut faire office de bon corollaire à l'original.