La vie c’est d’abord des rencontres. Happiness ne fait pas exception à cette règle : Makoto, lycéen harcelé, se fait mordre par une vampire. Il en devient un. Dans son sillage d’autres vampires émergeront, des amitiés seront chamboulées, des parcours de vie brisées et une secte (« le sang du bonheur ») verra même le jour pour que ses adeptes deviennent des dieux. Sans oublier une drôle d’organisation qui veut capturer les vampires (avec des passages proches d’Ajin).
Comme les autres titres d’Oshimi, Happiness suit un schéma clair : un quotidien + ou - dysfonctionnel, un élément perturbateur (les morsures de vampires) qui vient secouer le cocotier et cette vie passée qui ne fait plus partie des possibles. D’où la fuite, la recherche d’un ailleurs (avec, bien souvent une ellipse temporelle) qui sera + ou - couronnée de succès, les titres d’Oshimi se terminant assez souvent sur une note d’espoir.
Happiness est un titre qui se lit vite. Mais qu’un manga se lise vite n’implique pas qu’il soit mauvais (sauf Gigant). Beaucoup de choses ne passent pas par les mots : les visages, les gestes (tenir la chemise de la personne devant nous…), les silences… à l’instar de l’anniversaire de Makoto célébré en son absence : quelques planches seulement mais qui sont bouleversantes.
Et puis il y a le trait d’Oshimi. Outre son évolution au fil des tomes il y a de vraies ruptures marquant des moments clés, où l’on navigue entre Picasso, Dali, Munch, du crayonné… tout se déforme mais tout est là. Et la nuit des vampires a des accents van goghiens qui les rendent magistrales à observer, à compter le nombre de traits pour représenter le ciel… (et je ne parle pas des jaquettes).
On l’aura compris la thématique du vampire est mise au service d’un récit sur la transformation de soi, la volonté de trouver sa place ; où plusieurs personnages se croisent et recherchent sous une forme ou sous une autre le bonheur. Le trouveront-ils ? Réponse dans les tomes.