Hello Viviane s'offre comment un conte contemporain narrant la vie, compliquée, d’une jeune chinoise travaillant comme traductrice. Fraîchement installée dans le sud de la France, elle se lie avec Nicolas, qui tient un restaurant breton, et Lou, l’éditrice pour laquelle elle travaille. Mais la jeune femme cache une mélancolie sourde liée à une récente rupture.
Récit intimiste plutôt bien ficelé, cette romance contrariée fonctionne bien et réserve un lot de surprises plutôt convaincantes pour faire avancer l’intrigue. Le trait rond et léger, les couleurs nettes et plutôt vives inscrivent l’ensemble dans un merveilleux qui fait la part belle aux émotions et aux sentiments.
D’autant qu’il y a plusieurs éléments narratifs et graphiques qui viennent rehausser la lecture : présence en trompe-l’œil de l’auteur en tant que narrateur rapidement évacué de l’action, récit enchâssé avec un conte que les héros lisent au fil du volume, révélations autour de l’héroïne ou encore explosions soudaines d’images métaphoriques en arrière-plan.
Ces associations d’images, quasi synesthésiques, fondées le plus souvent sur des sensations, constituent indéniablement l’un des points forts du volume. Leur irruption, par la charge poétique qu’elles véhiculent, explique sans doute la référence à Hayao Miyazaki que l’on a pu entendre au sujet du travail de Golo Zhao.
Personnellement, cela nous a davantage fait penser à Satoshi Kon - par exemple ces effets de surimpression ou de mélange de couleurs dans Paprika ou Perfect Blue - avec un dessin moins adulte, plus enfantin. D’autant que dans cette histoire, Golo Zhao propose un traitement de son héroïne qui, là encore, fait écho à certaines thématiques centrales l’auteur de Millenium Actess.
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