Hoodoo Darlin'
6.7
Hoodoo Darlin'

BD franco-belge de Léonie Bischoff (2013)

Sur une route de campagne vallonnée, une jeune femme ensanglantée roule à tombeau ouvert contre l’orage et les corbeaux, grigris au rétroviseur et couteau au cœur. Second ouvrage en solo de Léonie Bischoff après Princesse Suplex, un court volume paru trois ans plus tôt, ce petit roman graphique est une très agréable



incursion dans une Louisiane vaudou habitée d’esprits.



Une impatiente apprentie sorcière en initiation auprès d’un maître secret, aux mots mesurés, se voit damner suite à sa trop grande curiosité. Afin de devenir ce qu’elle doit être, il lui faut quitter son village et accomplir une mission mystique à la poursuite d’esprits affamés de sang et assoiffés d’âmes. De l’ombre à la tromperie, un sombre inconnu lui rode autour et vole, corbeau de mauvaise augure, dans ses traces, poursuites tenaces.


Le dessin est agréable et colle idéalement à l’atmosphère générale. Les deux personnages principaux se voient régulièrement gratifiés de portraits détaillés, visages expressifs marqués successivement d’ombres ou de lumières. Les personnages secondaires rencontrés ne sont pas en reste, caricatures tendres ou forcées,



un univers se fait monde en relief autant qu’en diversité.



Il y a une fluidité de lecture qui se construit dans l’équilibre des décors, parfois très détaillés, par moments réduits au minimum, et des ambiances toujours marquées grâce à un large spectre de couleurs, proposant alors une œuvre à la fois pop, vive, et dark, nocturne ou crépusculaire.


Hoodoo Darlin’ est une sympathique découverte. Une petite heure de lecture en promenade aventureuse à la rencontre des esprits vaudous d’une Louisiane passée où l’Amérique profonde et caricaturale des états du sud vient poser de solides antagonistes sur le trajet de l’héroïne. La jeune auteure suisse s’y fait une belle introduction dans le monde de la bande-dessinée avec un scénario efficace, mené d’un



rythme vif, toujours tendu, jusqu’à une fin un peu surprenante,



une ouverture qui laissera probablement certains lecteurs sur leur faim, mais qui, laissant l’imaginaire de chacun s’envoler dans la splendeur d’une nuit colorée, tombe à point.
L’aventure en pays vaudou se lit d’une traite, simple, visuellement agréable, et entrainante.

Créée

le 24 nov. 2017

Critique lue 101 fois

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