Cette dystopie écologique dépeint une société oppressante dans sa forme la plus classique : entre la Brigade Anti-Nature -cette milice citoyenne qui patrouille dans les rues- mais aussi la police des mœurs obsolètes qui surveille tout individu hostile au progrès, une multinationale qui a le monopole de la nourriture, avec en parallèle l’idée même du végétal disparu à jamais (planter ne serait-ce qu’une seule petite graine de fleur ou de légume est illégal)…c’est sûr c’est un peu suffocant !
Mais on pourra tout de même entrevoir dans cet ouvrage une petite (toute petite) lumière grâce à Raoul notre rétrograde naturophile qui fait l’éloge de la cuisine et des produits du terroir.
L’auteur semble s’être inspiré du film américain « Soleil vert » de Fleischer proposant un avenir dystopique où le manque de nourriture amène les autorités à créer des aliments artificiels et industriels conçus par une grande compagnie.
Cette histoire se lit sans fioritures, tout comme les dessins aux traits simples avec un travail de couleur qui rend bien l’ambiance de cette anticipation.
Toutefois, une fin un peu abrupte (et précipitée ?) avec une certaine lâcheté déconcertante du protagoniste qui m’a, je dois l’avouer, un peu déçue.
Une fin résignée et fataliste, mais probablement réaliste.
So Yun