Judge Dredd : Mandroid par Kab
John Wagner ne raconte pas vraiment une histoire de Judge Dredd mais plutôt une aventure dans son univers. Dredd ne tient qu'un rôle secondaire et n'est là que pour empêcher un homme de mal finir. C'est donc surtout l'histoire de la descente aux enfers de Nate Slaughtehouse, un vétéran des campagnes hors-monde qui va chuter sans pouvoir s'arrêter et qui se raccrochera tant qu'il peut à la seule chose qu'il sait faire, tuer.
C'est violent comme toujours dans cet univers mais cette fois-ci pas de rock'n roll ni de côté trash. C'est assez sensible et triste de voir cet homme tout perdre et se faire abuser ensuite dans l'espoir de retrouver un semblant de son ancienne vie. Le scénariste est excellent car il ne verse pas dans le pathos à outrance ni dans l'ultra violence gratuite et à outrance, ça tire, ça flambe, ça explose mais on ne voit pas pour autant des gerbes de tripes voler à chaque planche (Geoff Johns, si tu me lis...). Cette finesse rend le tout très agréable.
À noter aussi qu'on voit un Dredd plus sympathique car il veut vraiment aider Nate même quand ce dernier a violé la loi.
Au dessin, Kev Walker illustre la première partie de l'histoire. Le trait est fin, précis, c'est dynamique et plutôt sombre sans être glauque. Le seul souci, c'est le manque d'arrière-plans parfois même si ce n'est pas trop gênant et les visages se ressemblent un peu trop.
On retrouve aussi ce défaut chez Simon Coleby et Carl Critchlow. Les deux artistes sont très bons mais on ne différencie pas Dredd des autres juges. Sinon pour le reste, c'est vraiment très joli !