Visuellement très fort, ce nouvel opus des aventures du fils des Âges Farouches commence in medias res par une scène de lutte autour du feu, promettant beaucoup. C'est d'ailleurs là que réside son défaut majeur: promettre beaucoup !
Car de luttes, il y en aura peu, tout au plus des cris au loin toujours se rapprochant, une menace invisible qui point de l'auditif à la silhouette physique lointaine.
Car de découvertes, il y en aura beaucoup mais la plus essentielle, l'éponyme, à laquelle Rahan doit la vie à la façon du Tintin du Temple du Soleil de 1948, restera une énigme pour le héros.
Néanmoins d'excellents dessins, visuellement marquants: des antagonistes simiesques, plus tout à fait singes, pas encore hommes, sombres et violents et des ciels noirs de pluie et le magistral arc en ciel qui les transperce, en vrai phénomène surnaturel !
Une scène à demi-tranchant mais bien assumée, une scène de suspens quasi-hitchcockien où Rahan tente de récupérer son coutelas chu dans une très étroite crevasse. L'occasion d'une nouvelle invention, expliquée, elle, qui exige cependant du calme, de la persévérance, de la lenteur tandis que les ennemis aux trousses du héros tonnent déjà à ses basques.
Un beau et bon Rahan qui eût pu être meilleur encore.