L’Arleri m’a d’abord attirée par la qualité graphique du dessin au fil des pages, et aussi par les critiques déjà publiées qui prônaient le féminisme de cette bd. J’ai donc alors été extrêmement déçue après la lecture de celle-ci qui, pour moi, est profondément sexiste.
L’histoire parle d’un homme qui passera sa vie à essayer de comprendre les femmes. Pour ce faire, elles vont être placées au premier plan, en tant que muses de son travail. Il va donc essayer de comprendre les femmes en les manipulant (au sens tactile), en les peignant nécessairement nues, comme si ce n’était pas possible de comprendre une femme lorsqu’elle est habillée. La femme occupe une place d’objet mystique dans laquelle elle se plaît.
Le narrateur (qui est donc le peintre) ira jusqu’à justifier les regards sur le « cul » d’une femme dans la rue (ou ailleurs) : « Quand un homme regarde le cul d’une femme, c’est le mâle jaugeant une femelle. », car « heureusement nous sommes toujours des animaux ».
Le texte est d’une grande poésie, mais celle-ci est beaucoup trop présente pour apprécier réellement la totalité de l’œuvre. L’auteur passe par un chemin trop sinueux pour atteindre un but déjà atteint avec la qualité du dessin. Ce dessin se suffit à lui-même mais se retrouve noyé dans tant de paroles inutiles qu’elles en deviennent pompeuses.
Dans cette BD, toutes remarques / paroles sexistes doivent-elles être oubliées car dites avec poésie ?