Dinosaur Bop c’est l’inattendu mariage décalé et sauvage du rock’n’roll way of life et de la préhistoire menaçante : Jean-Marie Arnon dessine les courbes voluptueuses et les gueules carrées de primitifs humains occupés autant à copuler qu’à survivre, y ajoute un soupçon de civilisation et quelques enjeux simples pour narrer sans autre ambition que celle du bon temps, dans un environnement post-apocalyptique, les mésaventures autant quotidiennes qu’exceptionnelles du pauvre Eddy Bochrane et de sa splendide fiancée Wanda Statik.
Le long de ce
road-movie pédestre, ballade en jungles hostiles,
le héros et les lecteurs croisent la route d’un peuple d’hommes lézards obnubilés par la carcasse d’une vieille dodge, et de larges et girondes guerrières fanatiques, amazones sans montures soumises au volcan bouillant d’une Marylin Monroe déifiée. Au bout de l’aventure, Eddy ne cherche qu’à sauver Wanda : la simplicité efficace du scénario est bien ce qui permet
les détours humoristiques, les apartés graveleux, et les jouissives extravagances !
Un dessin riche et coloré, où le sexisme primaire d’hommes toujours peu évolués autorise un érotisme sauvage à chaque page : autant les mâles ont l’air bête d’animaux sans avenir, quasiment incapables de se projeter, autant les femmes rivalisent de plastique pour séduire les esprits obsédés des personnages et des lecteurs !
Régal.
L’Odeur des Filles ne raconte rien d’extraordinaire, ne renouvelle la bande-dessinée ni dans la narration ni dans la forme, mais assume sans faux-semblant son statut de
divertissement léger,
prétexte à crier l’hommage de son auteur à des époques révolues. Jean-Marie Arnon s’amuse à descendre les courbes de créatures excitantes tandis que le lecteur, heureux, s’emplit les narines des odeurs de ces petites culottes néandertaliennes perdues dans la jungle.