Très honnêtement, je peine parfois un peu, à titre personnel, à comprendre la fascination d'un certain public pour l'horreur crue : incestueuse, morbide, scatophile... Tout y passe, souvent malaxée, dans ce recueil de nouvelles des années 1970. L'auteur explique en préface, mais bien à postériori, ce goût du sordide absolu, sans aucune lueur d'espoir, par une enfance traumatique entre père décédé et ambiance mortifère à la maison ; comme une forme d'auto-psychanalyse recrachée à même les planches. Soit, mais encore faut-il y voir un intérêt pour le lecteur, ce qui fût assez peu mon cas, y voyant surtout une sorte de surenchère permanente, sans queue ni fin, et finissant même assez vite par me filer la nausée (pas aidé par le free jazz que j'écoutais alors en même temps, j'avoue). Amour malsain virant au meurtre en série, pervers sadique zoophile, infanticides hagards, pas besoin de chausser les lunettes de docteur Freud pour piger qu'effectivement, Hanawa devait alors avoir quelques griefs avec le foyer de son enfance... De là à vouloir soi-même écouter débiter ces horreurs face au divan, il y a un pas.