On aura suivi l'affaire via des recommandations d'algorithmes youtube, épinglant le dérisoire en grand sociétal, la petite blague de mauvais goût potache en faute grave. On aura essayé de se faire une raison pour vite voir que les pisse-froids devant de gauche pouvaient même finir par agacer leurs sympathisants, quand l'arrogante bête du J'ai-vos-dents se cabre toujours de pensées multiplexes, de déroulements asymptomatiques. Comme une mule, chargée et entêtée, FB part donc de l'intime et triviale affaire Bantigny pour réfléchir tout azimuts sur le féminisme (moral) qui verrait dans la logos et le continuum un tout relativisme du mâle contemporain, l'humour comme nécessairement subversif (pour être drôle, donc pour être humour), l'art (littérature et cinoche surtout) comme manière de déplier de le réel dans sa vacuité, et pertinent dans sa forme, sa faconde, sa facture plutôt que dans ce qu'il intente expressément. Décousu pour certains, l'essai libre semble suivre les contours d'une pensée qui se définit en direct, refusant salutairement de se laisser enfermer dans un esprit militant auquel on voudrait la contraindre, parfois la censurer. D'accord ou pas avec chaque développement, on se plaît à voir de la pensée féconde, car dialectique, quand bien même on pourrait bien sûr comme toujours, pointer certains impensées, quelques petits raccourcis logiques. Mais écrit avec une verve volontairement cinglante et serti de petit saccades acerbes (la bête continue à s'ébrouer, aux grand dam de grandes dames - grandes âmes ?), le tout se lit avec plaisir, celui de vivre toujours un peu plus.