Le cow-boy solitaire
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Il était en arrière-fond de ma pensée tout le long de ma lecture de "Comme une mule".
Les dynamiques entre art et politique (ici l'humour s'ajoute à la fête) me fascinent. Comment une proposition artistique va venir agir sur le corps des spectateurices. Comment va-t-elle réussir ou non à nous faire entrer en résonance avec elle. Va-t-on ressentir ce : "mais oui, mais oui, c'est ça !" ou bien à l'inverse ce : "Quel ennuie..."
Et cette réception quels facteurs l'influencent ? Nôtre capital culturel ? Nôtre sensibilité innée ? Nôtre niveau de fatigue ce jour là ? La personne qui nous a conseillée l’œuvre ? La réputation de l'artiste ?
C'est vrai que ces questions se posent aussi pour la réception d'une blague.
Vouloir faire une œuvre politique, c'est la réduire avant même de commencer sa réalisation.
Une œuvre sera de toute manière politique.
Se poser des questions politique sur ses créations est déjà plus intéressant : Continuité ou Rupture ? Mainstream ou de niche ? Ordre ou désordre ? Fédérateur ou clivant ?
Si notre boussole politique est l'émancipation des individus alors proposer une œuvre ne laissant que peu de place pour la/le spectateurice, en montrant (en écrivant, en dessinant, en représentant, en chantant) un message clair et sans ambiguïté, sans interprétation possible, impose notre point de vu, la balance de la relation artiste - spectateurice est totalement déséquilibrée.
Si notre volonté est la création de cadres, d'espaces, de conditions favorisant l'émancipation des individus, la dernière chose à faire est de leur dire quoi penser.
Et puis c'est faire confiance à son œuvre (à sa blague), et à celleux qui la recevront que de ne pas lever toute ambiguïté.
Je conclurais avec une citation d'un grand artiste contemporain : "Vaut mieux en rire que s'en foutre".
Créée
le 10 oct. 2024
Modifiée
le 10 oct. 2024
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