Il règne une belle ambiance dix-neuviémiste dans cette bande dessinée peinte qui suit une jeune femme fragile, qui tourne le dos à sa vocation artistique par sentiment du devoir envers sa tutrice morte. Au fonds, c'est l'histoire d'une révélation artistique, mais l'essentiel est ailleurs : chaque planche est un tableau avec des dominantes de couleur, des variation, qui rappellent notamment les romantiques, mais aussi les impressionnistes (Manet, Courbet) et Van Gogh. L'ambiance est plutôt froide et pluvieuse, façon Les hauts de hurlevent, il faut donc du goût pour ce genre littéraire. Toujours est-il que cette bande dessinée est un très bel objet à posséder, la marque d'un homme de goût, d'un connaisseur. On sent un travail long, personnel, inspirée chez l'autrice.
Synopsis.
Deux soeurs vivent la mort de leur tutrice, comtesse de Sutherland. Clara, pianiste renfermée, reçoit en héritage le manoir. Olivia, plus épanouie, reçoit beaucoup d'argent. Elle n'accepte pas ce partage et part mener une vie mondaine à Londres.
Restée seule, Clara lutte pour maintenir le domaine, mais sans revenu, elle se détache peu à peu de ses domestiques, vend les meubles, les animaux et voit la maison tomber en ruine. Elle finit par prendre un poste de bonne, ce qui l'amène à revoir sa soeur, qui prépare un mariage avec un riche héritier. Elle-même est attirée par un jeune lord, mais ce dernier doit faire un mariage de convenance avec sa cousine. Chassée par la jalousie de cette dernière, Clara rentre au domaine abandonné. Elle trouve une lettre de Lord Somerset, qui est prêt à financer sa carrière musicale.