Il y a toujours des moments où lorsqu'on découvre une histoire, on ne peut pas s'empêcher de la comparer à d'autres que nous avons découvert avant elle.
C'est le cas de La Servante de Lucifer.
Déjà, pour commencer, même si Vic et Pol ont une relative importance dans cet album, on sent davantage une dynamique de duo entre Yoko et Emilia dans l'intrigue: dynamique en question faisant un peu penser à celle de Spirou et Fantasio avec une protagoniste classique courageuse, réfléchie mais trop fougueuse et une autre faisant davantage penser à une madame-tout-le-monde râleuse et un peu gaffeuse.
De plus, l'histoire du jour a une intrigue faisant penser à un mélange entre les albums L'Ankou de Fournier et La Face cachée du Z de Yoann et Vehlmann. En effet, on commence avec une intrigue proche du fantastique avec une "créature" macabre avant de s'embarquer dans une histoire de SF avec des terriens sortant de leurs zones de conforts avec inquiétude.
Sauf qu'ici, La Servante de Lucifer fait le choix de situer une nouvelle histoire de Vinéens avec ces derniers se cachant sous terre comme le faisaient les Vinéens de Le Trio de l'étrange.
Parlons d'ailleurs de la servante en question. Ce qui rend Zarkâ intéressante est que c'est un personnage moralement gris: on ne sait jamais si elle a de bonnes ou de mauvaises intentions. De plus, le fait qu'elle partage une espèce de lien télépathique avec Emilia aussi bien pour le meilleur comme pour le pire la rend mystérieuse et inquiétante.
En dehors de ça, on peut apprécier le propos sur les erreurs/monstruosités des humains ayant eu des conséquences sur les Vinéens. D'ailleurs, en parlant de ça, Khãni est toujours aussi attachante.
Les autres personnages, par contre, ne sont pas très intéressants étant donné qu'ils sont très creux niveau personnalité. Sans compter une espèce de dragon un peu trop choupi alourdissant le récit.
De plus, le méchant du jour, Khâr, apparaît très peu et n'a que peu de relief pour qu'on le prenne au sérieux en tant que menace.
Quant à l'intrigue, elle est assez bancale car elle commence de manière trop peu crédible pour qu'on se sente pris dedans (un androïde au XIII siècle, sérieux?). De plus, la dernière partie de l'album part dans tous les sens et nous sort de l'intrigue.
Bref, un album moyen mais pas catastrophique non plus.