Des vignettes peintes et muettes. Des visages au réalisme saisissant. Une atmosphère tragique, nostalgique, glaciale, chaude, violente. Cette BD part là où on ne l’attend pas. Le Baron Rouge, c’est l’As des As allemand de la Première Guerre Mondiale. C’est son Triplan, c’est un mythe dont le seul nom faisait frémir ses adversaires.
La scène d’introduction est terrible ; un duel, dont la conclusion aurait certainement fait rougir de plaisir Hannibal Lecter. Von Richtohfen devient sous la plus de Pierre Veys et les pinceaux de Carlos Puerta une sorte de tueur en série qui va trouver dans la guerre le moyen d’épancher sa soif de violence et de mort.
Album très soigné et esthétique, cette approche singulière nous transperce par sa beauté autant qu’elle peut générer une sorte de malaise. Une très belle découverte donc pour aborder la Première Guerre Mondiale sous un autre jour, au moment où commencent les commémorations de son centenaire. On pourrait reprocher l’économie de paroles et de dialogues ; justement ce choix laisse le lecteur face aux dessins qui prennent, je trouve, encore plus d’ampleur.
Lumineusement savoureux et terrible portrait qui n’est pas sans rappeler un certain Stachel à la recherche de sa Blue Max … ( et voilà pour le titre ;))