Rodéo himalayen, Gil Jourdan verra toujours ses vacances interrompues.
Se reposant de trépidantes aventures, Gil Jourdan est approché par un commerçant chinois. Monsieur deux roues est en effet un homme fort préoccupé. Il a le monopole de vente de scooters en Chine et ô malheur, doit faire face à des importateurs parallèles faisant passer en fraude des scooters par le Wijang, soit le bout de la Chine, proche de l'Inde.
Gil Jourdan accompagné de ses deux fidèles compères part donc enquêter. Parce que Monsieur deux roues en dépit de toute son influence, est incapable de faire arrêter ce trafic qui vient contrarier son ô combien confortable monopole. La Chine c'est grand, y compris pour les douaniers. Voici donc le détective privé français en train de combattre des contrebandiers dans les montagnes de Chine. Aventure plaisante s'il en est, nerveuse et teintée de bons gags et d'une action au fonds présentée de manière très proprette, même si j'aimerais bien comprendre tout d'abord ce que peux faire Crouton dans cette histoire à part dormir et s'il le fait ce n'est pas un hasard : il n'a rien à faire là. Donc pourquoi meubler les cases avec ce monsieur ?
Enfin je sais pour vous mais trafiquer des Vespa pour inonder le marché chinois à l'aide de quelques Dakotas (il n'y a apparemment qu'un seul pilote) ça me parait un peu faible. Surtout que l'album date de 1966, qu'on peut donc supposer que l'intrigue prend place à ce moment là ou un peu avant, et donc peu après un conflit sino-indien en 1962, quelques moins après la seconde guerre indo-pakistanaise voir même pendant ou lors de la période de tension qui précède, on peut se demander comment un pilote, fut-il douer, peut livrer des scooters de manière intensive (en passant une frontière vraisemblablement surveillée) au point de déranger le chiffre d'affaire de notre chinois vendeur de mobylettes au point de l'amener à engager un détective privé.
Enfin même si les chinois en mesure de s'offrir des mobs ne sont pas légions à l'époque, des mobylettes au pays des vélos ça doit faire beaucoup de Vespa à vendre et pour contester un tel monopole il faut du volume. Le scénario semble ici illogique et l'on verrait mieux l'intrigue prendre place dans un port car de tels volumes sont plus rentables à transporter par mer tout simplement.
En somme Tillieux couche sur papier tout ce qu'il faut pour un excellent récit, qui semble être un précurseur des exploits de Bernard Prince et Barney Jordan, en moins cru cependant, mais qui semble terriblement déplacé par rapport aux lieux logiques où il devrait se trouver. Néanmoins l'on ne peut s'empêcher de trouver l'album sympathique et de mettre un huit, mais pas de neuf, à cause de ce qui précède et de la présence de l'inspecteur Crouton. . .