J’ai découvert Six-coups par hasard. En effet, c’est la présence du nom de Jouvray sur la couverture couplée à l’atmosphère « western » qui m’ont attiré. La parenté avec la série Lincoln m’apparaissait évident et attisait ainsi ma curiosité. Les dessins apparaissaient sympathiques et l’esprit de l’album plutôt rigolo. L’ouvrage semblait s’adresser à un public enfantin du fait qu’aucun des trois héros ne semblaient avoir atteint leur adolescence. Je me suis donc dit : pourquoi pas ?
L’album se construit autour de trois personnages. Les trois enfants se prénomment Eliot, Bianca et Charlotte. Le premier est le fils du shérif. Contrairement aux espoirs de son père, il ressent une forte peur à l’égard des armes à feu. Bianca est le garçon manqué de la bande. Elle possède un caractère fort qui n’est sans conséquence pour son entourage ! De son côté, Charlotte est un petit peu la princesse du groupe. Tels les trois mousquetaires, ils sont accompagnés d’un quatrième larron prénommé Lardon : un cochon !
Le ton de l’album se veut décalé et grand public. L’idée est de s’appuyer sur les codes et les références du western pour faire rire le lecteur. Le fait de s’adresser à toute la famille fait que les gags sont légers et majoritairement « premier degré ». Il ne faut pas y voir une critique négative mais un constat. Néanmoins, les plus grands pourront également sourire en découvrant certaines situations cocasses ou certaines répliques bien senties.
Les gags restent néanmoins d’une qualité inégale. J’ai finalement souri moins souvent que je l’aurais cru. L’ensemble est finalement assez brouillon et un peu trop prévisible. J’ai eu le sentiment en lisant d’être plongé dans un de ces films où tous les personnages crient tout le temps. Finalement, j’ai eu l’impression d’être dans une cacophonie peu surprenante. Le bilan humoristique est donc assez mitigé.
Les dessins sont sympathiques. Ils n’apportent rien de révolutionnaire mais reste adapté à l’esprit de la série. Le style graphique est grand public et s’avère cohérent avec le scénario. La filiation des illustrations avec la série Lincoln m’est apparue évidente et ravira les adeptes du genre. Pour résumer le travail de Jouvray sur cet album est honnête et sérieux. Néanmoins, il n’est pas favorisé par un travail d’écriture plutôt léger et décevant.
Pour conclure, je dirais : « Bof…bof… » Cet album se lit sans réelle émotion. Les moments drôles sont trop rares et cette faible densité comique fait que je ne suis jamais vraiment entré dans l’histoire. Je ne suis pas sûr de vouloir découvrir la suite. En effet, ce premier tome n’a pas su éveiller mon intérêt pour le devenir et les aventures de ces trois héros en culotte courte…