Pour les adeptes du royaume d'Hadès et d'un gentil Géant...
Atalante est une héroïne de la mythologie grecque. La légende veut qu’elle soit la fille du roi Péloponnèse. Abandonnée à la naissance, elle fut recueillie par une ourse dans la forêt du Pélion. Protégée par des déesses, elle est la seule femme à prendre part à la quête des Argonautes. Le premier tome de la série éponyme crée par Crisse conte l’arrivée de la jeune fille dans l’équipage dirigée par Jason. Les albums suivants présentent les différentes aventures vécues par tout ce petit monde sur le chemin de la Toison d’or.
La sympathie générée par le personnage principal a fait de moi un lecteur régulier de ses pérégrinations. L’auteur arrive à raconter ces légendes en mêlant de manière équilibrée narration, humour et action. L’ensemble se déroule dans un univers graphique coloré et rond qui possède une identité forte. Bref, je guettais toujours avec impatience la sortie de tout nouvel épisode de la saga.
Le sixième tome a marqué une rupture dans ma relation avec la série « Atalante ». Crisse semblait avoir définitivement délaissé son petit. Il confie les dessins à Grey et le scénario apparaît bâclé. Cet opus se lisait en quelques minutes et n’éveillait ni attrait ni intérêt. J’espérais que la sortie de « La Dernier des Grands Anciens » en novembre dernier marquerait un retour à la qualité initiale.
L’intrigue reprend où elle s’était interrompue. Atalante vient de croiser un géant dans les arcanes du royaume d’Hadès. Elle s’y était aventurée dans l’espoir de sauver un de ses acolytes mordu par un mort-vivant. L’être rencontré s’avère être Eurymedon, fils de Gaïa. Il nous immerge dans la bataille de Phlégra entre les Dieux et les Géants. L’essentiel de la trame se construit autour des conséquences de cette guerre. Sorti de cela, il s’agit d’une balade dans un labyrinthe souterrain. Le troisième tome nous plongeait également dans les entrailles de la terre. La comparaison entre ces deux épisodes n’est pas favorable au dernier en date.
Je ne suis jamais arrivé à entrer pleinement dans l’histoire. L’enchaînement des péripéties est, à mes yeux, trop saccadé. La narration manque de continuité. L’alternance entre le royaume d’Hadès, le navire des Argonautes et les flashbacks manque de lien. Si je regarde les choses positivement, je peux dire que la densité scénaristique est plus importante que dans l’épisode précédent. Par contre, objectivement, je ne retrouve pas l’attrait des premiers tomes. J’ai peur que cette série n’aille pas vers le meilleur. J’appréhende le fait que « Atalante » ait atteint son firmament et que l’heure soit à la descente aux enfers.
Le dernier bémol est la disparition du trait de Crisse. De mon point de vue, Grey n’a pas le talent de son prédécesseur. Je suis moins fan des traits des personnages. Son Atalante a le visage beaucoup plus dur. Ses courbes légendaires des premiers tomes ont disparu. De plus les décors sont bien moins travaillés. Grey semble moins soucieux des détails et c’est regrettable. Le fait que les seconds plans soient négligés ne facilite pas l’immersion. L’atmosphère qui se dégage des Enfers est décevante. J’en attendais bien mieux.
Pour conclure, « Le Dernier des Grands Anciens » a tendance à confirmer que l’âge d’or de « Atalante » est passé. Cela m’attriste parce que je trouvais la saga jusqu’alors très divertissante. Il devient donc urgent que les Argonautes mettent la main sur leur Toison d’or au risque de voir la descente aux enfers du neuvième art se poursuivre…