Jean-Claude Fournier est un jeune dessinateur qui profite du passage en dédicace d'André Franquin pour lui présenter son travail. Franquin trouve ça chouette, et l'invite à dessiner chez lui.
Par la suite, Fournier montre ses dessins à Maurice Rosy qui le critique lourdement. Fournier au bord des larmes lui demande si ça vaut la peine qu'il continue et Rosy lui dit que s'il s'accroche, oui.
Fournier s'accroche donc, et travail d'arrache pied, puis revient avec quelques planches revoir Franquin et Rosy, qui le présentent à Yvan Delporte, alors rédacteur en chef du journal de Spirou.
Yvan trouve les planches qui parlent d'un lutin vivant en pleine forêt de Brocéliande prometteuses, l'univers développé poétique, et décide de laisser sa chance à Fournier qui publie donc les premières planches de Bizu dans le journal de Spirou à l'âge de 23 ans et vit un rêve éveillé.
Fournier passe beaucoup de temps avec Franquin lorsqu'il passe à Bruxelles. Il se font des restaurant chinois et dessinent ensemble.
Fournier continue à travailler sur Bizu, mais se rend compte, lors d'un vote des lecteurs sur leurs séries favorites, que Bizu n'a pas forcément la faveur des jeunes lecteurs et ça le rend un peu triste.
Peu de temps après, il est convoqué par Monsieur Dupuis. Fournier y va la mort dans l'âme en se disant qu'il va être viré; et là, Dupuis lui déclare un truc qui le laisse pantois: Franquin arrête la série Spirou et Fantasio pour se consacrer à Gaston, et on a pensé à lui pour reprendre le personnage. (Dupuis qui n'était pas fan de la tournure de la série depuis les épisodes Zorglub pense sans doute que l'univers poétique de Fournier cadrera mieux avec l'idée qu'il se fait de la série)
Abasourdi, Fournier demande un temps de réflexion, et va forcément en parler à son copain Franquin qui luit dit en gros: "Tu devrais refuser! Tu vas t'ennuyer avec un personnage qui n'est pas à toi. Continue Bizu plutôt". Sauf que Fournier, il aime Spirou depuis qu'il est gamin, c'est un personnage qui le touche, et il explique ça à Franquin. André, touché par la sa déclaration d'amour au personnage, lui dit: "Peut-être que j'ai dessiné Spirou pour toi", ce qui finit de convaincre Fournier qu'il doit reprendre la série.
Voici donc Jean-Claude qui doit reprendre les personnages. Il en parle à Franquin, sachant que celui-ci n'a pas envie qu'on utilise ses créations dans la suite de l'aventure, et le marsupilami moins que les autres.
"Ouais, mais André, tout le monde m'attend au tournant parce que je reprend ta série, si en plus, je peux pas utiliser le marsupilami, ça risque d'être difficile".
André est d'accord et dessinera lui même le marsupilami dans le futur album de son ami, histoire de marquer encore plus le fait qu'il lui file les clefs de son univers.
Le Faiseur d'or prend rapidement la forme d'une tournée d'adieu durant laquelle on joue le very best of des plus grands hits de Spirou sous Franquin, puisque toute la bande des personnages créés par André est convoquée sur la planche à dessin ou peu s'en faut: Champignac, Zorglub, Zantafio, le marsupilami, le maire de Champignac,...
L'album n'est pas déplaisant et se laisse lire, même s'il souffre un peu de ces figures imposées dues au passage de relais ainsi que d'un scénario peu marquant, et d'un humour moins présent que sous l'ère Franquin.
Le trait de Fournier n'est pas encore arrivé à maturité et on le voit même évoluer à mesure des planches. On ne peut décemment pas lui demander de faire aussi bien que le maître de l'école de Marcinelle, mais il faudrait être bien aigri pour ne pas apprécier les efforts qu'il déploie.
A noter que l'album sera complété par Noël clandestin une histoire de Noël plutôt mignonne, et surtout par Champignon nippon qui sert non seulement de préambule à l'histoire suivante Du glucose pour Noémie, mais introduit d'une part Itoh Kata, collègue mycologue de Champignac et illusionniste japonais qui apparaitra régulièrement dans les albums suivants sous le crayon du nouvel auteur de la série, mais aussi Le Triangle, une organisation criminelle qui fera office d'antagoniste durant plusieurs albums durant l'ère Fournier.
Fournier se cherche donc encore durant cet album de transition qui ne marque pas les esprits, même si sa lecture n'est pas déplaisante.