Voici ma première lecture d’un titre Valiant publié chez Panini. Et pourtant cela fait quelques temps maintenant que les titres de Valiant nous sont proposés par l’éditeur italien. Mais au vu de la quantité de titres Marvel, DC Comics et d’autres éditeurs chez Delcourt Comics, difficile de dégager des fonds pour essayer, et du temps (surtout au risque d’être déçu). Et Panini nous propose quelque chose de plutôt plaisant, les numéros #1 des séries Valiant à cinq euros. Il n’y a alors plus d’hésitation à avoir, plus d’excuse possible ! Je me suis donc procuré les cinq numéros #1 disponibles, et le premier à passer à la casserole c’est donc Archer & Armstrong.
Obadiah Archer a passé les dix-huit premières années de sa vie à s’entraîner dans un parc d’attractions. Aujourd’hui, le moment est venu pour lui d’accomplir une mission sacrée pour la secte que dirigent ses parents. Obadiah doit se rendre dans la décadente New York pour éliminer Armstrong, un ivrogne épicurien immortel qui habite sur la planète depuis dix mille ans. Mais le candide tueur comprend vite que sa cible et lui sont les pions d’une machination qui perdure depuis des siècles… Ils unissent alors leurs forces pour repousser un danger qui pourrait éradiquer toute vie sur Terre !
Une aventure de Fred Van Lente (Marvel Zombies, Amazing Spider-Man) et Clayton Henry (Uncredible Hercules, Spider-Girl). (Contient les épisodes #1 à 4).
Ce titre s’ouvre sur une nouvelle interprétation des versets 21 à 23 du septième chapitre de la Genèse. Ici pas de Noé ! Le déluge n’est pas l’œuvre de Dieu ! Mais simplement d’une machine. Une machine contrôlée par trois frères. Un mort, un se refusant à l’utiliser, le dernier n’attendant que cela.
De nos jours, nos découvrons Obadiah Archer, un jeune adolescent avec des très grandes aptitudes. Que dis-je, c’est tout simplement un petit prodige dans tous les arts martiaux existants sur notre planète. Au sein d’un parc d’attractions (oui, drôle d’idée) il est entrainé, éduqué, élevé, conditionné dans le but d’accomplir un devoir sacré pour son ordre religieux, le Dominion, abattre l’ivrogne Armstrong !
Armstrong est un homme bourru, brutal, violent, appréciant la compagnie des belles femmes (les plus dénudées possibles) et que l’alcool, la bière surtout, coulent à flot. Il vit sur Terre depuis plus de dix mille ans, depuis les événements du début du livre en fait… Et il semble être le dernier rempart entre l’ordre religieux du Dominion (dont Obadiah Archer) et le Don ! L’arme qui a causé le Déluge décrit dans la Genèse.
Très vite, les deux hommes, que tout oppose (que ce soit l’âge, les convictions, le mode de vie, l’idéal de vie) vont se retrouver nez-à-nez et se battre. Si Obadiah est un génie au combat, Armstrong est une force de la nature capable d’encaisser tous les coups de son adversaire. Mais ils vont rapidement se rendre comptent qu’ils ne sont que des pions, dans le grand jeu auquel jouent les « parents » d’Obadiah. Un jeu où les sacrifices leur sont complètement indifférents, seule leur ambition compte ! D’abord ennemis, il s’avère que ces deux personnages intéressants doivent se retrouver partenaire dans une course contre la montre pour empêcher la destruction de la Terre et de toute l’humanité !
L’histoire est plutôt intéressante et le mélange des genres en rajoute beaucoup. Un danger imminent de destruction pour l’humanité sur fond de religion, avec une once de nazisme dans une ambiance résolument fantastique. Il est facile cependant de comprendre que l’auteur, Fred Van Lente, dénonce, même si c’est de façon minime, le danger que représente une secte, de la façon dont elle se contrefout de ses fidèles. On en profite également au passage pour égratigner un peu la religion qui aime à vivre et survivre sur ses paraboles.
Le scénariste nous offre, dans cet univers barré (la base de Dominion dans un parc d’attractions) deux personnages vraiment intéressants et inédits. Si l’histoire est plaisante, sans être non plus fantastique, nous avons le droit à deux personnages vraiment passionnants et amusants à la fois. A la naïveté d’Obadiah, Armstrong lui répond par son expérience de la vie, à sa croyance sans borne et irréfléchie il lui présente ses déceptions et ses trahisons, à sa jeunesse il lui oppose ses dix mille ans. Ces deux personnages s’opposent en tous points, et pourtant la synergie fonctionne à merveille, avec des dialogues pétillants et vivants.
Graphiquement, c’est assez joli à regarder, l’action est très bien rendue, vivante et rythmée. On peut cependant regretter des cases de temps en temps un peu pauvres en termes de décors et de remplissage, une mise en page un rien classique et des représentations d’émotions qui donnent l’impression, par moment, d’être répétitives, calquées. Les personnages sont beaux, avec leurs défauts, pas que des messieurs muscles, avec des design que l’on retient de suite, comme les Sœurs des Ténèbres Perpétuelles. Plutôt de bons et beaux dessins de manière générale.
Bref, Archer & Armstrong est une belle découverte ! Une découverte à côté de laquelle je serais passé sans la campagne à cinq euros de Panini. Une découverte que je compte suivre un peu pour voir où cela va me mener. De très bons personnages qui portent une bonne histoire. Une narration riche et variée alliant plusieurs genres. Je regrette cependant, au chapitre de l’édition, de me retrouver avec seulement quatre épisodes. Pour plus de cinq euros cela aurait pu être une gros préjudice.
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