Kate est repartie se faire soigner chez elle en Amérique. Jonathan a des nouvelles sous la forme d’une carte postale. Non loin de Katmandou, il vit en exploitant une fabrique de fromage. Le hasard le fait tomber sur un vieil ami, Casimir Forel, un barbu au crâne dégarni qui joue les psychanalystes alors qu’il n’a aucun vrai diplôme. C’est une sorte de gourou qui fascine des personnes au psychisme un peu faible, comme Eileen la jeune femme avec qui il vit.

Les deux hommes vont s’entraider, en souvenir de leur amitié. Puis, Eileen est enlevée par des Khambas. Jonathan et Casimir tentent de la récupérer. En réalité, Eileen est très bien avec cette tribu et Casimir va être amené à faire preuve de caractère en répondant à une provocation de l’un d’eux.

Cet album m’a déçu. La couverture laisse déjà perplexe avec Jonathan et son sourire béat dans la voiture de Casimir le « docteur » qui balance des pilules de médicaments comme des papillotes à des jeunes aux francs sourires également. On se demande vraiment comment et pourquoi Jonathan a pu se faire un tel « ami ». On devine que Cosey a voulu dire que sur les chemins de Katmandou, outre les doux rêveurs, on croisait aussi quelques personnages douteux. L’histoire se laisse lire, grâce au dessin toujours très agréable de Cosey, mais on se demande quelle raison pousse les Khambas à enlever Eileen et non Casimir. On a droit à plus d’une planche de pédagogie dispensable sur la fabrication de fromage. Et le final est un hommage bien fait mais un peu naïf à « La fureur de vivre », le film de Nicholas Ray. Auparavant, on a aussi droit à un franchissement de pont en bois très mal en point qui serait digne d’une séquence d’Indiana Jones : spectaculaire mais peu crédible.

Il serait injuste de ne pas mentionner quelques paysages sublimes, par exemple aux planches 1, 2 et 45. L’organisation des planches reste extrêmement agréable. Et on enregistre un trait d’humour marquant avec le pilote anglais du tout premier album que Jonathan emploie à nouveau et qu’il laisse encore une fois pour sauter en parachute de manière inopinée. Sinon, malgré sa volonté d’évolution (changement de peau avec la mue : le privilège du serpent) le personnage de Casimir restera toujours le même, malgré un sursaut d’orgueil.
Electron
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le 14 févr. 2013

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