Jean Raspail est un écrivain prolifique qui, tout au long d’une belle carrière, il publie toujours à 93 ans, n’aura cessé de décrire des fins de monde. Son œuvre tourne autour de deux univers. La disparition des peuples premiers, des Alakalufs (Qui se souvient des hommes...), des Patagons ou des Boréens, ou, plus polémique, la fin de l’Occident chrétien face aux barbares du sud (Le Camp des saints) ou de l’est (Septentrion). Pour Raspail, l’invasion n’est rendue possible que par l’effondrement interne, l’apostasie et la dépression.


Les Sept cavaliers appartiennent au second registre. Autrefois puissant, le margravat s’éteint. Sa jeunesse se rebelle, ses élites se déchirent et s’entretuent tandis que les Tchétchènes, jadis soumis, se rebellent. L’auteur reprend ses habituels héros archétypaux, le colonel de Pikkendoff, le prêtre agnostique, les deux cadets idéalistes, le vieux sous-officier nostalgique, le fidèle éclaireur indigène et le lieutenant poète. Dans un dernier sursaut, le margrave les envoie en mission, sur les traces de la princesse héritière dont il est sans nouvelles. Une mission désespérée, la ville n’est plus, ils sont les derniers.


Le dessin de Jacques Terpant est classique. Le travail sur les tenues noires à liseré rouge de la cavalerie margravine, les chevaux et les armes ravira les amateurs. Les visages des cadets évoquent les illustrations de Pierre Joubert. Les couleurs froides dominent dans les deux premiers tomes.


Publié en 1993, Les Sept cavaliers surprit les amis de Raspail par son relatif optimisme, la fin n’est pas certaine, il subsiste une once d’espoir.

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le 15 juil. 2019

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Step de Boisse

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