La vie du génix!
Ne vouant pas de culte particulier à René Goscinny, étant moi-même venue à la bande dessinée très tardivement, je ne me serais pas spontanément tournée vers cet ouvrage... et ç'aurait été fort...
Par
le 11 sept. 2019
2 j'aime
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
En ce jour d'anniversaire de la mort du génial scénariste (42 ans), quelques mots sur la BD dont il est le héros. Héros de sa vie et héros tout court.
Catel Muller n'est pas une manche. S'étant spécialisée dans les bio de femmes "d'exception" entre Kiki de Montparnasse et Benoîte Groult, son oeuvre est remarquable et utilise pleinement le 9ème art en transcendant la vie de personnages au potentiel narratif certain.
Ici c'est celle de Goscinny qui nous est contée. Celle d'avant. Avant le succès, avant la reconnaissance.
Et pour ne pas changer l'objectif de "mettre en lumière" avant tout des femmes, en trichant un peu, le point de départ c'est Anne, la fille de.
Anne qui va rencontrer le médecin de son papa quelques années après sa mort. Le flingue dans la poche. Pour le confronter et le faire parler.
Catel et Anne nous racontent la vie de cet homme d'exception. Fils de famille juive bourgeoise, on remonte aux grands parents, polonais et ukrainiens qui migrent à Paris.
René lui a eu la chance d'être en Argentine durant la guerre. De se voir relativement épargné en tant qu'adolescent. Il a évité les traumatismes de la rue qu'ont vécus Gainsbourg, Gotlib, pour ne citer que des artistes encore enfants à l'occupation. Mais sa famille a été décimée.
Éduqué à l'école française, il a la chance de voyager et de revenir, jeune, de temps en temps en France, en vacances.
Sa vie est connue. Il débarque à New York avec sa mère à la mort de son père. Il mange de la vache enragée pendant 15 ans. Il rentre dans la grande muette en France...en 1945, frappé par la misère du pays et où il avait faim sous les drapeaux. De retour à Big Apple, il rencontre enfin l'équipe d'Harvey Kurzmann avant la fondation de MAD. (journal qui vient de disparaître d’ailleurs).
Catel a fait un super boulot. Le livre est clair et passionnant. Il apporte énormément d'informations d'une manière percutante. Il se dévore d'une traite. Beaucoup de dessins et de textes du héros sont reproduits. Et l'approche en dialoguant avec Goscinny Junior donne du volume à la narration.
J'étais dubitatif sur l'idée de faire une bio en BD et n'avais pas l'intention de la lire. Ma fille me l'a offerte. Elle a bien fait. Cela fait plaisir de constater que le talent et le travail soulignent la vie et l'oeuvre de notre homme.
Deux ou trois choses sont frappantes sur René Goscinny :
Le récit de sa vie se termine sur cette fameuse soirée chez Uderzo en 1959 où en quelques heures, le monde d'Astérix était créé et où depuis, il a commencé à récolter une certaine reconnaissance.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 6 nov. 2019
Critique lue 320 fois
27 j'aime
10 commentaires
D'autres avis sur Le Roman des Goscinny : Naissance d'un gaulois
Ne vouant pas de culte particulier à René Goscinny, étant moi-même venue à la bande dessinée très tardivement, je ne me serais pas spontanément tournée vers cet ouvrage... et ç'aurait été fort...
Par
le 11 sept. 2019
2 j'aime
Une dessinatrice qui n’illustre que des femmes en temps normal, nous fait l’honneur de s’intéresser à une légende. Mais pour légitimer son exception de genre, elle raconte l’histoire de René Goscinny...
Par
le 12 mars 2020
1 j'aime
La fin gâche tout, trop d'évocations personnelles, pas assez d'Astérix. Mais on découvre Goscinny, et surtout le travail acharné qu'il a fallu pour trouver le succés.
Par
le 22 oct. 2019
1 j'aime
Du même critique
Il est difficile de cracher dans la potion magique d'Astier. Adapter Astérix au cinéma a toujours été un exercice difficile, dont le résultat a été en permanence en dessous de ce que produisaient...
Par
le 5 déc. 2018
57 j'aime
27
J'aime ce cinéma unplugged, fiction quasi documentaire. The Florida Project colle à la vie quotidienne d'une maman et sa fille. La caméra est à la hauteur des 1m20 de la gamine et la suit dans les...
Par
le 1 févr. 2019
52 j'aime
15
50 millions de chiffre d'affaires par nouvel album. Un business qui roule affirmerait Goudurix. Voilà la 4ème livraison post-uderzienne du duo Ferri-Conrad. Alors ? Après tout ce ramdam médiatique,...
Par
le 29 oct. 2019
50 j'aime
19