Spin-off de Lanfeust de Troy, l’aventure de Cixi de Troy est en contact direct avec la série originelle puisqu’il s’agit de revenir sur ce qui amène la jeune fille du palais impérial du Darshan, duquel elle a fui, à sa double vie à Eckmül quelques mois plus tard, entre le lit de Thanos et les ruelles sombres, où elle est devenue l’Ombre Ténébreuse.
Rescapé d’un abordage pirate, Cixi est recueillie par les assaillantes : un équipage de femmes qui l’invitent à les rejoindre contre « l’oppression des mâles ».
Sur un scénario simple et linéaire, mais efficace et sans accroc, Christophe Arleston distille les éléments qui feront de Cixi l’Ombre, à commencer par le renforcement de son inclination féministe au sein de cet équipage qui considère les hommes comme des lâches ou des monstres. L’héroïne y découvre le maniement des armes et excelle au fouet. Les pirates s’emparent d’un chargement de rumps, imposantes chauves-souris, et Cixi apprivoise alors Tornado. Les filles font échouer un navire des baronnies, Cixi y croise le marquis de Barbulio qui l’invite à rejoindre Eckmül.
Tout est là.
Dans un récit fluide. Et même s’il n’y a pas l’ampleur narrative, le savant dosage d’humour et de fantastique de Lanfeust de Troy, bien qu’il y ait trop peu de personnages et que certaine pirate puisse-t-être caricaturale, l’ensemble est agréable.
Matthieu Marsan-Bacheré