Une légende raconte que, dans les terres du Nord, le souffle des géants a le pouvoir de ressusciter les morts. Deux sœurs, Iris et Sophia, viennent de perdre leur mère et se lancent alors dans un périple vers ces fameuses terres afin de la ramener à la vie…
Développant son récit dans un univers d’heroïc fantasy peu prononcé, l’auteur va poser la question du deuil à travers la quête de ses deux sœurs dont l’enjeu est la résurrection, symbole d’espoir. Si tout les oppose, les deux héroïnes vont s’épauler pour affronter les épreuves qui jalonnent le chemin vers leur objectif. Pourtant, leur différence va peu à peu les opposer moralement sur le bien-fondé de leur mission. Face à une grande sœur forte et pleine d’assurance mais bornée, la petite sœur d’abord dépendante et empathique va s’affranchir d’elle et s’émanciper. Cette confrontation va mettre en lumière la perception de la mort d’un être cher, que ce soit le déni ou l’acceptation, et soulignera une étape vers la résilience et le monde adulte.
De plus, le dessin peut paraître simpliste voir naïf, mais il est contrebalancé par un storyboard au plus près du récit (les scènes de flash-backs, la scène de la chute dans la rivière), un découpage pertinent et un sens du rythme maîtrisé.
A travers un cadre singulier pour un tel sujet, Le souffle du géant, sous ses airs de conte, est alors un honnête récit sur le deuil.