Loin d’être une nouvelle adaptation de la légende arthurienne, cette BD s’éloigne du traditionnel récit chevaleresque pour mieux donner de l’importance à son héroïne. En effet, sur un ton parodique voir sarcastique, le scénario met à mal les figures masculines de pouvoir, que ce soit Arthur, roi au passé glorieux devenu oisif et goret, ou encore Merlin qui n’a d’enchanteur que le surnom, être perfide. Face à ses hommes qui n’ont pas le beau rôle, Ysabelle, la fille du roi, décide de défier la fatalité et de prendre en main son destin. Au fil d’un récit épique et très drôle, elle se révèle une héroïne en quête d’indépendance, faisant preuve de détermination malgré sa peur de l’inconnu.
Aussi, notre jeune héritière féministe va peu à peu renverser les conventions pour s’imposer et même faire mieux que les hommes pour sauver le monde, non sans ironie et absurdité. La narration dévoile également un personnage secondaire déterminant, l’épée enchantée pourvue d’une âme, objet ambigu et fantasque qui fait basculer le récit de manière inattendue, remplissant son rôle malgré elle d’élément émancipateur.
À contre-courant, cette épopée désopilante demeure à la lecture très plaisante grâce à une héroïne qui prend en main son destin !