Vieil ivrogne avachi sur son trône, le Roi Arthur n’est plus que l’ombre du héros qu’il fut lorsqu’il repoussa les terribles créatures descendues des enfers pour répandre la terreur sur Terre. L’épée forgée par Merlin s’ennuie et voit bientôt une porte de sortie se profiler à l’horizon lorsque le vieux et répugnant Baron de Cumbre vient réclamer la main de la Princesse Ysabelle. Cette dernière entend bien choisir sa destinée et prend la poudre d’escampette, aidée de l’épée dont la volonté propre n’a besoin que d’une main pour reprendre du service. Ysa découvre bientôt que le monde n’est que misère et déchéance, d’autant plus si l’on est une femme…
Mythe arthurien, heroic fantasy, aventure féministe, Furieuse est un peu tout ça à la fois. Avec ses 229 pages, ce roman graphique revisite le genre en plaçant le pouvoir entre les mains d’une jeune femme, qui refuse le destin qu’on a choisit pour elle. Les codes sont ici détournés avec talent et beaucoup d’humour par Geoffroy Monde et Mathieu Burniat qui signent un titre engagé en faveur des femmes, prisonnières de leur condition dans un monde pensé par et pour les hommes.
Surprenant, Furieuse est une pépite de la BD comme on en croise rarement avec son style unique, les dessins et le récit semblant se promener d’un registre à un autre en s’inspirant, ça et là, du meilleur et du pire pour notre plus grand plaisir. Divertissant, le récit ne manque pas d’interroger sur le pouvoir et son utilisation au travers d’une arme qui n’est pas sans rappeler l’anneau unique du Seigneur des Anneaux.
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