Un peu timide cette suite.
L'intrigue peine vraiment à décoller. L'auteur propose quelques éléments intéressants et presque une structure suffisamment travaillée pour faire croire que l'album peut se lire indépendamment des autres, mais ça reste trop attaché à tout le mystère déjà installé sans compter sur le fait que l'auteur pose de nouvelles questions sans répondre aux anciennes... La quête des bestioles aurait vraiment pu être chouette mais le final est des plus décevant.
Finalement c'est pas une si mauvaise chose que le dessinateur dessine en petit dans de petites vignettes. Dès qu'il fait un gros plan, c'est moche, ça fait un peu amateur. Bon, j'exagère, il reste des gros plans sympas, mais le trait est souvent trop lourd, les proportions plus problématiques dès que la caméra se rapproche trop. Il y a une chose dont je n'avais pas encore parlé mais qui me chagrine depuis le premier tome : je n'ai jamais vu d'aussi moches onomatopées ! Si Franquin voyait ça, il se tirerait un pot d'encre dans la tête. Il n'y a pas la moindre recherche graphique dans la déformation des lettres, la moindre recherche pour que la forme ait un quelconque rapport avec le son ; ce procédé permet pourtant de mieux faire passer l'idée, de mieux créer l'illusion d'un son, c'est donc dommage de s'en priver, ça fait partie de la grammaire de la BD. Enfin, les couleurs sont moches dès que le coloriste s'amuse à faire des dégradés numériques ; pour ce qui est des tons, c'est assez agréable à parcourir.
Bref, le déclin se poursuit, lentement mais sûrement, mais ça reste encore potable.