Ce qui est positif dans cet album, c'est que les personnages se ressemblent. Je m'explique : Spirou ressemble à Spirou, Fantasio à Fantasio etc...
C'est bien de donner à des auteurs l'occasion de plonger nos héros dans un univers moins contraignant, mais au bout d'un moment on aimerait quand même retrouver un Spirou qui ressemble à l'image que l'on connait de lui, popularisée par Franquin (puis reprise par Tome & Janry). D'autant plus que pendant longtemps, les auteurs de la série-mère n'ont pas été fichus de dessiner un SPIROU digne de ce nom (ce à quoi il faut ajouter les 2 premiers VU PAR et Machine qui rêve, album à part qui revisitait déjà le personnage avant la création de cette série parallèle).
Cet album fait donc a priori beaucoup de bien du point de vue graphique. Mais les décors sont en revanche beaucoup trop négligés, voire bâclés. Pas de quoi se sentir meilleur que Nic Broca. Certaines cases sont franchement vides. Ça sent la flemme. L'histoire est assez loufoque, mais pas plus que dans Le Voyageur du Mésozoïque (auquel le début fait penser) ou que dans Panade à Champignac. Le début - au château - évoque aussi beaucoup celui du Prisonnier du bouddha.
Au final, cette histoire fonctionne malgré tout, mais manque d'âme. Et, dernier détail, je n'aime pas la dernière case (la ronde), c'est en trop. Mais c'est typique des lourdeurs de Yann.
Une dernière petite précision : Tarrin & Yann disent avoir repris les choses juste après QRN sur Bretzelburg (très bonne idée) mais ils ont "oublié" que la turbotraction qui est en couverture a été détruite par l'émir Ibn-Mah-Zoud, 7 aventures plus tôt ("Vacances sans histoires"). Spirou et Fantasio devraient donc normalement circuler à bord de la turbo II même si - comme beaucoup (dont les auteurs visiblement) - je préférais la première.
Une bien belle couverture qui donne envie d'ouvrir l'album.