La dessinatrice Aurore adapte en trois tomes Orgueil et Préjugés. Les cinq filles en fleur des Bennet sont en émoi, deux jeunes hommes fortunés s’installent pour l’été !
Écrit entre 1796 et 1797, le célèbre roman de Jane Austen décrit la vie, supposée captivante, de la bonne société du Hertfordshire. Il s’attarde sur le sort des jeunes femmes, toutes passionnées par la question du mariage, de la dot et de la fortune du promis. La mère et trois des filles sont sottes, les aînées sont plus fines, seul le père fait preuve d’une ironie et d‘une lucidité réjouissante. Delà à taxer Jane Austen de machisme.
Pour son premier album, Aurore fait tout, elle scénarise, illustre et met en couleurs. Le trait est moderne, à mi-chemin entre la ligne claire traditionnelle et le manga pour jeune filles, les couleurs sont attrayantes, les décors travaillés, les situations bien croquées et les robes à fanfreluches joliment travaillées. Par un habile travail sur les teintes et les coiffures des chevelures, elle parvient à distinguer les fameuses jeunes filles, leurs cousines et les voisines, même si la lecture exige de l’attention. Le scénario est fidèle au livre, un huis clos mondain aux personnages souvent subtils, mais qui fait l’impasse sur le reste du globe. L’Europe est en guerre, la France sort de la Terreur, mais nous n’en saurons rien. Ce voyage dans un passé pourtant proche est déroutant, leurs us et coutumes nous sont plus lointaines, plus étrangères, que celles des castes indiennes ou des tribus maliennes. Étrange...