Le premier cycle des Forêts d'Opale s'est achevé avec la bataille de Onze-Racines au tome précédent. Ce septième album lance une nouvelle aventure, sur des bases neuves, et doit redéfinir les caractères des personnages. C'est d'ailleurs tout le problème.
Darko a achevé sa formation, il doit maintenant devenir le leader du groupe. Aussi Tara perd toute sa consistance et se retrouve reléguée en arrière-plan, souvent incapable d'avancer sans l'aide de Darko. Au dessin, Pellet l'a bien compris, et il a entrepris de faire fondre les arêtes très dures du visage de Tara, pour lui donner une figure très féminine et délicate. C'est dommage, Tara perd tout son charme brut des premiers albums, elle devient la fille faire-valoir d'une banale saga de fantasy ...
Sleilo, de son côté, a perdu sa raison d'être depuis la mort de Bynöod. Du coup Arleston la transforme en une improbable prêtresse d'une race barbare, et lui injecte du Frodon Sacquet dans les veines au moyen d'une pierre gorgée de magie noire ... et au passage, Sleilo résout toute la molle intrigue de cet album en un claquement de doigts.
On aimerait pouvoir dire que Pellet compense grâce à son dessin, mais ce n'est même pas le cas. C'est la première fois que son coup de crayon est décevant sur la saga, avec notamment des visages franchement ratés, particulièrement dans les sourires.
Une intrigue pauvre, dont la partie montagneuse est repiquée de Lanfeust. Cependant les dernières pages apportent quelques éléments nouveaux sur les titans, et une nouvelle intrigue autour de la disparition de Ghörg. A suivre ... d'un oeil.