Les Lignes de Nazca
6.6
Les Lignes de Nazca

BD franco-belge de Olivier Matejka et Bruno Issaly (2018)

Après le grand froid, Arsenio et Barny s’offrent un coup de chaud et les lignes de Nazca prennent vi

À lire avec des illustrations sur : http://branchesculture.com/2018/05/25/la-forme-des-idees-grant-snider-essai-poesie-creation-imagination-bd/


On les avait découverts sur le tard dans la jolie couleur des Aurores de North Pole, cette fois on n'a pas loupé le coche : le deuxième tome des enquêtes d'Arsenio et Barny vient de sortir et on a vite eu fait d'embarquer dans ce trip au soleil brûlant et dont vous ne devrez pas vous risquer à chercher des explications aux phénomènes inexpliqués qui vont s'en dégager. Les mystères; qu'ils prennent la forme d'animaux mythologiques dans le désert ou de phénomènes nettement plus contemporains, humains et criminels; Olivier Matejka et Bruno Issaly ont bien compris qu'il ne fallait pas toujours les expliquer. Et c'est la surprise du chef de ce double-tandem d'ores et déjà attachants.


À lire aussi | Des horreurs aux aurores boréales : premier tour de piste sur la banquise pour le drôle de duo, Arsenio et Barny


Résumé de l'éditeur : Comme venue de nulle part, une vieille décapotable américaine roulant à tombeau ouvert, termine violemment sa course folle dans la piscine d’un hôtel miteux. Les deux mystérieux occupants du véhicule sont tués sur le coup. L’inspecteur McDoherty, toujours en proie à ses visions, est témoin de la scène. En effet, alors que celui-ci se rendait à Rio en villégiature, son avion a été détourné sur l’aéroport de NAZCA, pour raison mécanique. Tandis qu’il se trouve coincé sur la région pour plusieurs jours, la curiosité d’Arsenio va le pousser à mener l’enquête. Il sera aidé dans sa tâche par son adjoint Petrowsky qui, par une étrange coïncidence, se trouve lui aussi dans les parages !


C'est le principe d'un duo inséparable malgré ses divergences, emmenez l'un à des milliers de kilomètres de son fief, l'autre le suivra presque par magie. Aussi invraisemblablement que cela puisse paraître. C'est le principe des aimants, si McDoherty et Petrowsky ne se ressemblent pas vraiment, ils s'attirent irrémédiablement. Et aussi vrai qu'on dit jamais deux sans trois, le mystère effroyable et criminel les a suivis aussi, contre vents et marées sablées.


Et dans la tempête qui guette, la poussière qui se soulève, on distingue des formes plus ou moins surnaturelles, plus ou moins déformées par le trouble d'Arsénio, la terrible zoopsie. Celle qui affectait Yves Montand dans le Cercle rouge (on remarquera aussi que Barny n'a pas son pareil pour donner des gifles venturesques !). Et, dans une enquête, là où le héros n'a de cesse de trouver des repères, Matejka et Issaly n'ont de cesse de nous faire perdre les nôtres en mixant dépaysement et déroutement. Ce voyage au Pérou n'aura décidément rien d'un voyage touristique.


Et les deux auteurs, suivis de près par leurs deux héros, n'ont de cesse de prouver que l'aventure se trouve moins au bout du monde qu'au coin de la rue... de l'imagination. Les péripéties s'enchaînent dans un sans queue ni tête assumé. Le lecteur est d'ailleurs assez drogué par ce trip que n'aurait pas refusé un Hunter S. Thompson que pour n'y voir que du feu et voyagé entre le réel et l'irréel, entre les humains et les dieux. Mais tout en se raccrochant aux relents sordides de l'Histoire : les extrêmes qui remontent sans cesse, tout encapuchonnés qu'ils sont.


Dans ce deuxième opus, il y a un peu de Tintin (celui des cigares du pharaon mais aussi de l'Étoile mystérieuse, de l'Indiana Jones aussi, un peu de James Bond au lit et pourquoi pas du Mad Max... Il y a surtout un univers touffu, dans lequel l'imagination n'a pas de limite, portée par deux auteurs jusqu'au-boutiste, y compris dans le délire. Et ça nous plait formidablement.

Créée

le 31 mai 2018

Critique lue 275 fois

2 j'aime

1 commentaire

Critique lue 275 fois

2
1

Du même critique