Les misérables entame une nouvelle série qui est un spin-off de la série Zombies, scénarisée par Olivier Péru, mais avec d’autres illustrateurs. Du coup cet album nous plonge directement dans un Paris ravagé, sans explication sur les origines de l’épidémie (sans doute évoquées dans la série précédente). Mais cette plongée dans l’action n’est pas gênante pour la lecture car le propos de l’album se situe sur un autre plan, entre retours sur la politique française de ces dernières années et réflexion sur les comportements de chacun en temps de crise.
En effet, Charles, le personnage principal, a été le garde de corps des quatre derniers présidents en exercice, et a pu développer une intense désillusion quant à la vie politique et au puissants qui nous gouvernent. L’album se situe d’ailleurs dans un présent immédiat, et l’on retrouve dès le début François Hollande qui doit faire face à une percée des zombies au Palais de l’Elysée. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Olivier Péru ne croit plus vraiment à la politique (et sans doute qu'il n'aime pas François Hollande).
Tout au long de l'album, au gré des rencontres sur le chemin vers la Suisse (pays qui résiste encore relativement bien aux attaques zombies), Charles va rencontrer divers personnages, réfugiés cabossés mais très humains, ou au contraire des hommes en position de pouvoir et qui doivent faire face à leurs responsabilités : sauver leur peau ou celle des plus faibles ?
Ainsi, au-delà de la trame scénaristique qui se met en place pour la suite de la série (un potentiel vaccin contre l'épidémie), cet album peut se lire comme un one shot, et s'interroge sur la palette des réactions possibles en cas de danger mortel (de la lâcheté la plus vile à l'héroïsme en passant par la simple tentative de survie).
Coté dessin, Nicolas Pétrimaux, dont c’est le premier album, s'en sort avec les honneurs. Un trait réaliste, nerveux, qui colle parfaitement à l'ambiance, avec notamment des scènes de combat et d'action parfaitement maîtrisées.
En bref, cet album est une bonne pioche dans la catégorie zombie, qui rend honneur au climat apocalyptique du genre et nous fait réfléchir sur notre société et l'âme humaine.