Les Spectateurs
6.6
Les Spectateurs

BD (divers) de Victor Hussenot (2016)

sublime esthétique, mais récit famélique

MATIÈRE URBAINE.
Ils sont quinze à dialoguer entre les pages, à proposer leur vision de la ville. Quinze visages qui ne se discernent pas. Juste une distinction entre masculin et féminin. Du reste, on apprend rien de ces faciès qui traversent une page, puis disparaissent. Ils sont des conteurs le temps de quelques minutes. La trame s’invente dans les rues, dans ces espaces où côtoyer l’autre se fait à chaque seconde. A t-on la même vision que son voisin ? Croisons-nous toujours les mêmes personnes dans le métro ? C’est un rapport à autrui qui se créer. L’auteur plonge aux questionnements, à ces regards qu’on faufile vers quelques quidams. Apprendre à les connaitre ou disparaître.


DÉAMBULATIONS NOCTURNES.
La nuit devient terrain des voyages oniriques. Un homme observe un immeuble, y voit les différentes lumières de différents appartements. Ce sont des vies encore éveillées, les Autres pour qui il devine un passé et un présent. Il invente, construit des figures pour tous ceux qu’il ne peut pas voir. Juste la lumière émanant de leur appartement. Un autre personnage sillonne dans les rues, semble jouer de cache-cache avec les ruelles. La nuit, la ville change, se métamorphose, se déguise tout autant que ses passants.


SUBLIME ESTHÉTIQUE, MAIS RÉCIT FAMÉLIQUE.
Les âges passent et trépassent. Être l’enfant qui joue au parc, puis devenir le vieillard sur le banc. La bd pose de multiples questions, n'aiguillonne que de vagues réponses. Les visages et corps sont flous, comme estompés. Le dessin devient poreux avec l’aquarelle. Des esquisses de vies, des tranches. Le dessin est somptueux, offre un élan poétique. Du texte, il est malheureusement trop maigre. Peut-être qu'une absence de texte aurait été préférable, laissant ainsi place à l'imagination. Une lecture fascinante mais dont il manque un élément, un je ne sais quoi qui m’aurait réellement fait rêver.

HUBRIS-LIBRIS
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le 22 août 2018

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