Une BD avec pour thème de proue l’écologie ? Je passe mon tour, je le laisse à d’autres. Voila un sujet que je ne souhaite pas croiser dans mes lectures. Pourtant, hier soir, alors que la librairie est vide de monde, mes globes dérivent vers la couverture de The End. Et pourquoi pas ? Autant essayer, avoir un réel avis. Surtout que les précédentes BD’s de ZEP ont toujours su me séduire.
Première regard sur la couverture qui laisse transparaître le pire. Un fond rouge, agaçant, tonitruant. Le choix des couleurs agresse un peu l’oeil mais il se justifie, tout au long de la lecture. Un vert d’eau porté par un arbre aux branches tantôt menaçante ou protectrices. Lutte de l’un contre l’autre.
L’histoire débute avec une banalité habituelle. Un jeune homme se présente dans un laboratoire (Théodore Atem), blague à propos du chercheur en chef, ne semble pas prendre la mesure des événements qui s’estampillent depuis quelques années. De paradisiaque, la Suède devient rapidement oppressante. Des arbres gigantesques, aux branches déployées, prêtes à égorger. La menace gronde à chaque page, se révèle sous les mots du professeur Frawley ; les arbres sont cette curiosité qu’ils observent, analysent, dépiautent. Sans succès de révélation.
L’écologie est présente à travers les propos des personnages, via ces planches qui donnent à voir un paysage décharné, abandonné de ses animaux qui s’égarent à la ville. Désordre de l’ordre. Le propos ne se veut pas moraliste. A regarder les planches, à lire les dialogues, c’est l’impuissance des personnages qui est montrée. Incapacité à modifier ce qui est déjà enclenché. Un constat. Une horreur de la réalité sous jacente.
De l’esthétique, elle est sublimée par le choix des couleurs, ces tons pastels. Parfois agressifs, parfois trop doux, trop singuliers au vu des événements décrits. Une volonté intéressante. Des planches sur format entier, des planches scindées en deux. Les formats de case s’alternent. Graphiquement, l’oeil est ravi, séduit.