Dans un monde qui publie chaque année plus de BD (5000 sorties en 2018), couvrant tous les goûts et les âges, il est une notable exception, un genre disparu : la bande dessinée chrétienne. Pourtant, ce marché fut, jadis, précurseur et florissant. Comment ne pas évoquer les 98 tomes et les millions d’albums illustrés des Belles Histoires et belles vies (éditions Cœurs vaillants, Âmes vaillantes, Fleurus) ou les magnifiques Don Bosco et Charles de Foucault de Jigé ? Ces volumes constituaient le cœur des petites bibliothèques d’écoles privées, de patronages, de presbytères ou les collections d’innombrables grand-mères.


Il est une exception notable, un ilot de prospérité, Loupio. L’histoire nous transporte dans le moyen-âge italien. Un petit garçon abandonné est recueilli par François d’Assise, qui lui offre un loup apprivoisé – la féroce bête de Gubbio – et un prénom : Loupio. Le gamin sera troubadour. Accompagné de son ami quadrupède, il prend la route à la découverte de sa vocation.


Le dessin est enfantin, naïf diront les grandes personnes, mais bien proportionné. Les positions sont justes et les aplats de couleurs vives subliment une Ombrie illuminée : la misère est plus belle au soleil. Le scénario n’élude pas les difficultés de la vie rurale, les injustices et les souffrances, toujours vues par et pour un enfant. Notre apprenti ménestrel conclue chaque album par un chant de sa composition. Généreux, Jean-François Kieffer nous offre la partition. Mes amis, à vos luths !

SBoisse
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le 14 mars 2019

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Step de Boisse

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