1 chapitre sur 2
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Je ne suis pas convaincu :
- ni par le dessin volontairement simplifié à la manière d'un enfant,
- ni par les caractères des personnages caricaturés à outrance,
- ni par le chemin que le lecteur doit faire pour comprendre là où Stassen désire nous amener.
1. Des dessins sur les enfants africains pour les enfants africains?
Le titre résume me semble-t-il la démarche de l'auteur :
- c'est l'Afrique donc je reste dans les codes visuels et coloris de l'Afrique,
- c'est sur les enfants donc je joue sur des corps comme un enfant le ferait (ex : taille surdimensionnée des yeux et des têtes...)
Tout cela est affaire de goût. C'est un concept qui peut séduire.
2. Des caractères ridiculement stéréotypés
Certains d'entre eux sont même à la limite de la vulgarité :
- la blonde suédoise est angélique et accepte de se mettre les mains aux fesses sans plus de réaction pour ne pas brider les malheureux enfants,
- son mari suédois est d'une débilité absolue (ballon ballon),
- le belge est évidemment pédophile,
- les policiers sont violents, corrompus et blasés,
- l'enfant soit disant rebelle est en fin de compte un petit garçon très seul
etc.
J'ai lu que Stassen s'était inspiré de ces voyages en Afrique. Je ne commenterai pas plus ses images grossières d'Epinal. Est-ce le style de l'Echo des savanes auquel je suis allergique ?
3. Là où l'auteur souhaitait nous emmener
Les 10 premières pages laissaient espérer quelque chose de puissant : l'idée de masques qui vont nécessairement tomber à un moment donné, me semble tout à fait intéressant.
Mais le traitement est raté et la fin me semble bâclée. Comme si l'idée forte du début n'en était finalement pas une.
Tout cela ne serait être rattrapé par un scénario qui ne manque pas de vision dans les scènes qui sont orchestrées.
Oui mais :
- il prend parfois des raccourcis et du coup manque de subtilité (
oui ! l'enfant idiot est vraiment débile et malgré le fait qu'on l'invite plusieurs fois à aller aux toilettes, il se pisse dessus. Et donc se fait battre...
),
- et qui inversement semble s'appesantir pour faire du misérabilisme. A de trop nombreux moments, on a l'impression qu'il doit y avoir un second degré voire un troisième. Mais il manque un déclencheur pour nous guider dans le décryptage. Peut-être parce qu'il n'y en a pas et que le message est : "oh! les pauvres petits noirs...oh! les blancs becs qui veulent se donner bonne conscience..."
Bref une BD partie d'une idée enthousiasmante mais dont le traitement - tant au niveau des dessins que du scénario - m'a profondément frustré et déçu.
Créée
le 24 janv. 2021
Critique lue 42 fois
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