Cocaïne, Popaïne, 'fin bon bref, c'est pas mal quand même.
Gil Jourdan. Je dois dire que je ne connais que fort peu. J'avais eu jusque là l'occasion que de tomber sur un seul Gil Jourdan, un album dont l'intrigue se déroulait dans un coin d'Amérique du Sud dans un drôle de pays envoyant ses prisonniers dans un bagne perdu où l'on y mangeait du melon plus ou moins faisandé matin midi et soir, "l'Enfer de Xique-Xique" que cela s'appelait. L'humour un peu décalé de l'album m'avait amusé mais sans plus.
Et puis voilà qu'en rangeant des Pratt que je tombe sur quelques albums supplémentaires au détour d'une étagère. Curieux je prend le numéro un (il faut bien commencer quelque part, autant que cela soit par le début).
Gil Jourdan licencié en droit, s'est juré de mettre fin au trafic de Popaïne en France avec une deadline de six mois et pour ça, se résout à user de méthodes pour le moins particulières, notamment en faisant s'évader un perceur de coffre, Libellule, à l'insu de son plein gré, au nez et à la barbe de l'inspecteur Crouton, caricature de policier.
Intrigue plus ou moins nerveuse, personnages atypiques et crétins bien présentés, répliques et jeux de mots de bon aloi prêtant à sourir, dessin simple mais efficace, Gil Joudran premier du nom laisse entrevoir une suite qui vaut la peine d'être lue, ce qui est finalement le rôle de tout premier tome d'une série. . .
Pour conclure je crois que je parviendrai jamais à comprendre l'intérêt de ces règles de langage dédiée à la préservation de certaines bonnes moeurs (on présume que c'est cela) imposant à un auteur de changer certains termes et à les dénaturer. Parce que bon Cocaïne et Popaïne c'est transparent quand même et un lecteur, fut-il enfant, ne verra pas ses bonnes moeurs plus préservées par l'usage d'un terme plutôt qu'un autre, surtout lorsqu'ils renvoient à la même réalité et que le vocable de substitution est aussi évident. Enfin bref, cela ne gâche rien au plaisir l'on ne peut s'empêcher de se dire que c'est bien dommage.