Le plus étrange de tous ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent. Les suivants le sont également mais tout en restant "Cerebusiens", là on a une sorte de parenthèse dans l'univers d'Estarcion. Il y a bien évidemment Cerebus pour faire le lien mais sa passivité zombiesque en fait plus un élément décoratif qu'autre chose. A vrai dire, il passe la quasi intégralité du bouquin assis le regard dans le vide et une poupée à la main à la terrasse d'un hôtel, dont il a demandé à être client à vie après avoir payé le proprio avec une pièce d'or.
Melmoth est consacré aux derniers jours d'Oscar, c'est d'ailleurs assez confus à ce niveau. Le début du bouquin suit directement la fin du précédent, or on a ici un Oscar vieillissant et malade, loin de l'homme dynamique et enjoué de Jaka's Story. On peut penser qu'il s'agit d'une facétie de Sim pour relater la mort d'Oscar Wilde en intégrant un nouveau personnage ressemblant étrangement à un autre et portant le même nom.
Une fois encore, l'histoire se déroule dans un lieu très restreint : l'hôtel, la chambre d'Oscar et la portion de rue qui leur fait face. Et une fois encore nous avons des vignettes accompagnés d'un texte (des extraits de lettres notamment, correspondance réelle entre divers amis de Wilde), donnant un côté très solennel, et donc approprié, au bouquin.
J'ai vraiment été désarçonné avec Melmoth, c'est assez unique dans son genre et dépareille totalement avec les autres volumes, même si Jaka's Story s'éloignait déjà du ton initial. Ici, l'heure n'est pas à l'humour (en dehors du prologue avec la nouvelle forme du Roach : Normalroach).
Le final, et "réveil" de Cerebus, fait revenir l'histoire dans le grand ensemble qui nous prenait à la gorge jusqu'alors pour nous laisser pantois sur un putain de cliffhanger (mais je m'en fous ! J'ai la suite !).