Neal et Sylvester - Jonathan, tome 9
7.4
Neal et Sylvester - Jonathan, tome 9

BD franco-belge de Cosey (1983)

Cet album n’aura constitué qu’une étape dans ma relecture de la série, avant de découvrir les deux derniers épisodes. En artiste de son temps, Cosey s’est intéressé à ce qu’on appelle le « land art » l’art qui met en valeur monuments et paysages (définition probablement maladroite), moyen d’expression artistique de Christo, celui qui a emballé le Pont Neuf à Paris. Autant dire que… je n’ai pas été emballé.

Un artiste a décidé de faire du land art dans l’Himalaya, mais les circonstances l’isolent et c’est le drame. Neal son jeune fils est à sa recherche et il rencontre Jonathan (loin de Kate, celui-ci fabrique des fromages depuis 7 ans déjà…) qui va l’écouter, tenter de le comprendre et de l’aider.

Que penser de Neal, jeune européen d’une douzaine d’années qui erre seul sur les sentiers escarpés népalais en soliloquant comme s’il s’adressait à un copain que lui seul verrait ? Son isolement n’est absolument pas crédible. Quant à son dialogue avec ce Sylvester qui n’existe que dans sa tête, c’était peut-être relativement original à l’époque (parution originale en 1983), surtout dans une BD, mais là ça rappelle trop de situations montrées par le cinéma. Neal affirme être à la recherche du Yeti, hommage évident à Tintin (on pourrait dire qu’il était temps, puisque Jonathan explore le Tibet depuis maintenant 9 albums). Nul besoin d’être devin pour sentir rapidement que c’est son œuvre qui va permettre au père de Neal d’être repéré.

Le land art ? Un moyen d’expression qui me semble le reflet de l’époque. Mon avis est que si je voyais ce que Cosey montre, dans la réalité je trouverais cela déplorable, en quelque sorte une défiguration d’un site grandiose qui est très bien tel qu’il est. Force est de reconnaître que l’album présente quelques dessins somptueux grâce à cette œuvre : couverture et planches 2, 9, 42 et 46. Je me suis également délecté du dessin où figure le numéro de la planche 15. Au lecteur curieux de se faire son idée. Précision tout de même, Cosey poursuit son exploration des infinies possibilités du moyen d’expression qu’il a choisi : la BD. L’organisation de ses planches reste un modèle du genre.

Cosey suggère de lire cet album en écoutant « Q.E. 2 » de Mike Oldfield et « After the rain » de Terje Rypdal.
Electron
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le 20 févr. 2013

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