Sans être un fan d’Humberto Ramos, hormis sur Fairy Quest, j’attendais la sortie d’Out There avec une certaine impatience. De par l’attente de nombreux fans et de par le battage autour de sa sortie. Je ne connaissais absolument pas cette série avant que Glénat Comics ne la publie. Et jusqu’à maintenant, Glénat Comics m’a que très, très rarement déçu. J’ai donc pris sur moi de lire cette histoire entièrement dessinée par Ramos.

Depuis peu, dans la commune d’El Dorado, les choses ne semblent pas se passer de façon très naturelle. Des créatures démoniaques ont fait alliance avec les notables locaux pour s’emparer des lieux et contrôler ses habitants. Et progressivement, la petite ville plonge en enfer… Un groupe de collégiens va se trouver aux prises avec l’impensable, et il faudra tout le courage de ces quatre adolescents hors du commun pour déjouer une menace aux dimensions cosmiques.

Glénat Comics nous offre donc une belle réédition d’Out There. Série de Brian Augustyn et Humberto Ramos parut initialement en 2001 chez Wildstorm. L’édition de Glénat Comics nous propose une couverture inédite du dessinateur mexicain, exclusive à cette édition française.
Nous plongeons donc au cœur de la Californie, dans la petite ville d’El Dorado, qui, aux premiers regards nous semble une petite ville typique américaine des plus banales, avec comme poumon l’école et sa faune locale. Les sportifs agressifs et intolérants, les souffre-douleurs, les bimbos écervelées et enfin les cas uniques, à part.

Très vite, quatre jeunes ressortent du lot, car dénotant avec leur catégorie. On se retrouve avec le sportif vedette refusant de s’en prendre aux têtes à claques pour ne pas salir l’image de son équipe : Zach (un sportif ayant une forme d’intelligence c’est nouveau dans ce genre de récit) le petit et faible souffre-douleur qui refuse de se faire victimiser : Mark, la Luna Lovegood qui s’assume et s’impose : Jess et enfin la bimbo qui… qui… ben qui semble être et rester une bimbo pour le coup : Casey.
Ces quatre personnes, ces quatre héros c’est le gros point fort de cette histoire. Ils sont charismatiques, uniques et formidablement bien travaillés. On s’attache très vite à eux. D’ailleurs en règle générale, tous les personnages créés par Augustyn sont de belles réussites. Et graphiquement, ils ont leurs identités propres. Mark est petit et chétif caché derrières de grandes lunettes rondes, Zach et Casey sont Barbie et Ken, enfin Jess est une beauté métissée aux cheveux ébènes.
Le seul point négatif, et qui me rebute chez Ramos ce sont ces énormes doigts ! On dirait cinq gros boudins à chaque main… Et ne parlons pas des pieds… A côté de cela, les visages sont assez beaux, bien que des fois un peu carrés, très expressifs et Jess est vraiment canon. Autre petit points noirs on a du mal à deviner l’âge des personnages.

Si la ville nous paraît classique au départ, cette impression est très vite effacée lorsqu’ apparaissent les premières petites créatures démoniaques ! La ville est en effet vierge de crime et de drogue. Cadeau offert par le démon Draedelus en échange de l’aide des habitants de la ville. Seuls quelques élus sont au courant de tout cela. Draedelus veut rejoindre notre dimension mais pour le moment ses démons se promènent dans notre monde sous forme déphasée, invisible aux yeux de tous… sauf de nos quatre héros… Epaulés d’une femme d’église et d’un monsieur muscles ne parlant pas et répondant au nom d’Abel, ils vont se découvrir des aptitudes dont ils ne soupçonnaient rien et vont vite comprendre qu’ils sont les seuls aptes à sauver leur ville de la destruction et de la mort ! L’intensité ne fait que monter, jusqu’à ce grand final apocalyptique nous laissant sans voix mais avec beaucoup de questions !

Lecture plaisante et qui rappelle par moment d’autres séries comme Buffy de par le côté ville démoniaque ou encore Scooby-Doo avec cette équipe d’ado se battant contre des démons. Le début est par contre laborieux, on est un peu, beaucoup perdu, et l’on met un bon moment avant de cerner le truc. Mais rassurez-vous, cela devient de plus en plus clair. Bien que l’arrivée d’un troisième protagoniste au milieu de Draedelus et des jeunes en la personne de l’énigmatique Monsieur Bridges, nous laisse pas mal de questions en suspend. Beaucoup d’action, des mystères qu’on a hâte de voir résolu, des personnages géniaux, font de tout cela une très bonne lecture, on passe un bon moment.

Niveaux dessins, et bien c’est du Ramos, les fans vont adorer, les autres seront plus sceptiques, comme moi. Si on retire les gros défauts inhérents au dessinateur mexicain sur la physiologie de ses personnages (mains, pieds, yeux…) le reste est par contre un ravissement pour les yeux. Que ce soit les démons, le look des personnages ou encore les magnifiques décors, on s’en prend plein les yeux. A cela ajoutons un encrage de Sandra Hope et des couleurs de Studio F absolument géniaux, notamment sur les teintes de violet ! Le tout est rythmé, expressif et immersif.

Brian Augustyn nous rend une bonne copie. On se laisse emporter par les intrigues, on suit les quatre héros avec plaisir, dont la synergie fonctionne à merveille. Cela reste un tome d’introduction et on attend la suite avec une impatience non dissimulée, surtout au vue de la dernière page. Après un petit pamphlet contre la dureté des élèves entre eux, Augustyn nous montre que certains leaders, certains sauveurs se révèlent d’eux-mêmes et peu importe dans quelle catégorie ils sont catalogués. Maintenant, j’avoue que j’attends beaucoup plus pour le tome #2, mais nul doute que je l’aurais, tant l’intensité et l’intérêt sont montés crescendo durant ce premier tome.

Bref, une excellente découverte, rien d’inédit ou de nouveau avec Out There, mais un scénario et des personnages parfaitement maîtrisés par Brian Augustyn, nous offrant une œuvre à l’intérêt croissant, à la qualité indéniable, servi par des dessins de Ramos pas vilains (hormis quelques détails habituels). On devient accroc à Mark, Casey, Zach et la belle Jessica d’emblée et l’on veut découvrir le fin mot de tous ces mystères avec eux ! Excellent choix de Glénat Comics encore une fois avec une lecture agréable et sans prise de tête !
Notons encore une fois une merveilleuse qualité d’édition.
Romain_Bouvet
7
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le 12 janv. 2014

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Romain Bouvet

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louic
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