La fin du premier cycle de Zombies s’ouvre sur
deux inextricables situations :
l’île refuge de Serge Lapointe est encerclée de zombies qui flottent jusqu’au rivage, remettant en question la survie du petit groupe tandis que Sam est encerclé, seul, quelque part sur le toit d’un bâtiment en ville. Désespéré.
Le scénario continue de suivre différents groupes sur un vaste territoire, et d’offrir ainsi différents points de vue. Olivier Peru fait intervenir de nouveaux personnages venus donner des nouvelles de l’Europe, précisant l’ambition d’ampleur de la série quand Walking Dead ne se concentre que sur un groupe. Mais l’envie de clore vient peut-être trop rapidement, et ce tome semble survoler de nombreux kilomètres en omettant d’importants épisodes, laissant croire au lecteur que plusieurs jours peuvent passer dans la quiétude : la gestion du suspense est moins maitrisée que dans l’opus précédent, c’est fort dommage.
Pour autant, le dessin est de plus en plus plaisant. Sophian Cholet s’amuse visiblement avec
un univers riche,
et sait gérer le montage avec justesse. Dynamisme au besoin, apaisement quand nécessaire. Ses portraits sont toujours très réussis et l’action gore, un peu rare, reste bien horrible dans les moindres détails. Toujours une ambiance de décomposition, idéale.
Les auteurs terminent malheureusement un peu rapidement ce premier cycle qui aurait pu s’étendre sur un ou deux volumes supplémentaires et renforcer les émotions contradictoires et douloureuses de la fin de cette narration. Plus de temps avec les personnages aurait amené plus de douleur à leur perte. Cependant, les fins dramatiques de cette courte épopée augurent d’un prochain cycle avec la mise en avant d’autres personnages et l’on quitte à regret ceux auxquels on commençait de s’attacher. Quand Walking Dead peut paraitre une trop longue série à certains,
il est dommage que Zombies choisisse la brièveté
là où un développement plus riche aurait permis une narration plus dense, plus intéressante, plus émotionnelle.