Une virée en enfer

Les histoires d’amour finissent mal en général. Et les histoires d’amitié mon pote ?! Entre amis on se dit tout, on se soutient en cas de coups durs… Quand Sakai retrouve son pote Mimi parce qu’un troisième larron (Kimtak) leur demande de lui rendre un service ils s’y rendent de bon cœur. Ce n’était peut-être pas une bonne idée…

Quand sonne la tempête vient ainsi secouer le quotidien de Sakai. Après le service rendu, chaque pas semble le projeter de Charybde en Scylla. Chaque sonnerie de téléphone est un risque. Surtout que le « lieutenant » (mis en avant sur la jaquette du tome 2) n’est jamais loin pour s’assurer qu’il ne l’ouvre pas.

Le manga va ainsi confronter plusieurs personnages mus par diverses aspirations : l’un souhaite se venger, un autre aimer, un autre aider un être cher, un autre mener une vie tranquille, un autre trouver sa place… De leurs interactions surgit un récit dynamique, où les oreillettes sans fil sont un atout, mais qui s’essouffle un tantinet sur la fin (qui a dit que j’en voulais toujours plus ?).

L’intrigue a tout d’une enquête à mener, en même temps que Sakai, afin de mieux comprendre ce qui se passe, ce qui s’est passé, qui sont les ennemis et les alliés passagers. Le premier tome frappe les esprits sur deux points : 1) graphiquement les premières pages rappellent, par exemple, Wet Moon (A. Kaneko) ; 2) la fin du tome modifiera (à jamais ?) le regard que vous portez sur les pages de magazine.

Finalement, au cours de ces 5 tomes, ce manga propose une virée proche de l’enfer. L’humour, parfois absurde, vient relâcher ponctuellement la pression. Si on pourra s’interroger sur quelques points du scénario il n’en demeure pas moins qu’on tient là une série qui remplit ses objectifs en plus de nous fournir, avec le lieutenant, le genre d’électron libre qui donne toute sa saveur à un thriller.