Atalante est une série que je suis depuis la parution de son premier tome. Sa manière de nous immerger dans la mythologie avec légèreté m’a rapidement plu. J’étais également sensible à l’univers graphique coloré et tout en rondeur qu’offrait Crisse au lecteur. Je dois bien affirmer que je n’ai pas très bien vécu la rupture née du passage de témoin de l’auteur vers son successeur, Crisse. La magie a disparu d’un coup. La qualité s’en est trouvée altérée. Néanmoins, étant un fidèle bédéphile, j’ai continué à suivre les pérégrinations de la célèbre guerrière jusqu’au onzième opus, dernier arrivé en date, intitulé Retour aux sources.
Le synopsis est présenté avec les mots suivants sur la quatrième de couverture : « Atalante n’a pas trouvé sa place parmi les amazones. Elle décide donc de quitter la Cappadoc et de retourner dans la forêt de son enfance. Mais la route est longue et semée d’embûches… Accompagnée de Pyros et de l’infernal Niké, et bientôt rejointe par Héraclès, rien ne l’empêchera d’accomplir sa destinée… »
La mythologie est un univers passionnant. Je le trouve particulièrement dépaysant. La magie qui l’habite et les légendes qui s’y écrivent en font un terreau de narration particulièrement fertile. Le fait de centrer l’histoire sur un personnage féminin moins connu dans l’imaginaire populaire qu’Hercule, Ulysee ou Thésée était une bonne idée de mon point de vue. Les premiers tomes avaient rapidement confirmés ces impressions positives.
Ce onzième tome marque le retour au pays d’Atalante. Après avoir vécu moultes pérégrinations, vécu de nombreux dangers, conquis la toison d’or et rencontré les Amazones, l’héroïne s’est rendue compte que ce qu’elle recherchait était peut-être la forêt qu’elle avait quitté enfant. Evidemment, ce chemin ne sera pas un long fleuve tranquille et Atalante se verra devenir le mentor d’un sympathique jeune homme pour le préparer aux Jeux Olympiques.
L’intrigue est simple et linéaire. On rencontre un jeune homme a priori ordinaire qui va se révéler par la rencontre d’un « maître ». Là-dessus, se greffe une relation avec son père compliquée du fait que les projets du paternel et du fils ne sont pas forcément les mêmes. Le déroulement de l’histoire est classique et s’effectue sans réelle surprise. La lecture n’est pas désagréable mais s’avère loin d’être enthousiasmante.
Je vais rapidement évoquer l’identité graphique de l’ouvrage. Cela fait maintenant plusieurs tomes que j’ai fait le deuil du talent de Crisse. Grey n’arrive pas à offrir aux planches les rondeurs sympathiques originelles. Son style ne s’inscrit pas dans la lignée de son talentueux prédécesseur et en contrepartie n’offre aucune nouvelle personnalité aux illustrations de la série. Les dessins restent donc toujours moyens. Il n’y a de mon point de vue aucune évolution depuis la prise en main de la saga par ce nouvel auteur.
Ce onzième épisode est dans la lignée des précédents. L’intrigue se déroule sans rebondissement ou surprise. L’identité graphique reste faiblarde. Les personnages sont toujours peu travaillés. Peut-être que je suis dur dans mes propos car la déception est grande à mes yeux. J’en viens presque à oublier que la série est une belle réussite à ses débuts…