C’est en lisant Santiagolf du Morbihan que j’ai découvert B-Gnet. Je suis tout de suite tombé sous le charme du ton de son ouvrage et sa capacité d’auteurs à jouer avec les codes de la fantasy. Une fois ma lecture terminée, je suis allé fureter dans la bibliographie de B-Gnet pour y trouver d’autres albums dans le même esprit. C’est ainsi que j’ai découvert Santiago qui semble être une version « western » de Santiagolf. Je ne pouvais donc que me laisser tenter par cet opus qui semblait me promettre un moment divertissant et drôle.
« L’Ouest sauvage, ce n’est pas que des shérifs, des cow-boys et des indiens sans foi ni loi. L’Ouest, c’est aussi des mexicains sans foi ni loi, même si, malgré tout, Santiago et sa bande récitent les grâces avant de passer à table sans oublier de dire merci après avoir volé la veuve et l’orphelin. Suivez Santiago, l’homme qui tire plus vite que ses santiags. » Voilà les mots découverts sur la quatrième de couverture. Personnellement, cela m’a donné fortement envie de partir à la rencontre de ce Santiago et ses compagnons…
Cet ouvrage se compose d’une centaine de pages. Sa trame est découpée en chapitre qui s’étale chacune sur entre deux et quatre pages. Chacun peut être lu indépendamment. Néanmoins, il y a un fil conducteur qui incite à lire chaque anecdote « dans l’ordre ». En effet, la maîtrise grandissante que le lecteur a des protagonistes au fur et à mesure des pages participe à la dimension divertissante de l’ensemble. Ce découpage offre de la densité et du rythme à la lecture.
Santiago joue avec les codes du western. Il nous offre un groupe de bras cassés qui est à la fois très marrant et touchant. On a vraiment beaucoup de plaisir à se moquer d’eux, de leur maladresse, de leurs bêtises, de leurs excès. Néanmoins, à aucun moment, on ne cesse de leur souhaiter le plus grand bien. Comme dans Santiagolf, l’auteur arrive à jouer avec une certaine maestria de cet univers connu avec un ton absurde habilement dosé. La lecture ne cesse jamais ni d’être drôle ni d’être surprenante. Une belle réussite tant sur le plan de la forme que du fond.
Les illustrations sont le fruit d’un style particulier. Je trouve que le trait de B-Gnet nécessite un temps d’adaptation. Néanmoins je suis rapidement tombé sous le charme. L’auteur facilite l’immersion du lecteur dans l’ouest américain par le ton et la qualité de ses dessins. A aucun moment, on ne doute d’être au beau milieu d’un western avec tous les codes graphiques qui le caractérise. De plus, le travail sur les personnages est très réussi et alimente ce voyage dans l’Ouest sauvage.
Santiago est un beau travail. Cet album confirme le talent de cet auteur dont je vais guetter les prochaines productions. Son ton décalé et absurde est vraiment sympathique. Je ne peux donc que conseiller aux adeptes du genre de partir à cette rencontre. Vous ne regretterez pas le voyage…