Storm par Antevre

Comme la jaquette du premier tome l'indique, ce volume 2 de l'héroïne Storm (qui n'est pas la deuxième série qui lui est exclusivement consacrée et qui n'est pas la suite du premier volume Storm, ah, les joies de l'édition de comic books) est un événement important... "Prelude to the wedding of the century", si je ne m'abuse. Ouais, rien que ça. Ororo Munroe, aka Storm, une des mutantes les plus puissantes au monde et la descendante d'une lignée prestigieuse, se marie avec T'challa, fils de T'chaka, roi de Wakanda, une des nations les plus avancées au monde, aka Black Panther, justicier à ses heures perdues. Ce volume nous dévoile que leur histoire commune remonte déjà à loin...

De fait, alors que Ororo vient tout juste d'atteindre la puberté, nous la retrouvons beaucoup plus au Sud en Afrique que Le Caire, où on a pu la croiser notamment dans la mini-série Ororo : Before the Storm. Toujours voleuse pour survivre, sous la tutelle d'un nouveau professeur, elle vole un jour une caméra à un braconnier occidental, qui décide d'avoir sa peau pour cet affront, d'autant plus qu'il a un aperçu des pouvoirs de Storm, qui pourraient constituer une arme formidable... Pendant ce temps, le jeune T'challa, en parcours initiatique à travers tout le continent, arrive dans cette région, et ne va pas tarder à croiser la route de notre héroïne...

C'est pas bon. Non mais vraiment, désolé. Y a de bonnes choses, notamment une approche beaucoup plus introspective que Before the Storm, mais est-ce suffisant ? Bah... Non. Les dialogues sont pas terribles (parfois limite impigeables, je comprends pas trop comment ça se fait), les antagonistes vraiment pas convaincants, et dès que Storm rencontre T'challa elle devient presque instantanément insupportable. Il y a un moment où il est dit littéralement que les filles ne devraient pas se sentir femmes à partir du moment où elles donnent leur virginité à un homme, et pourtant c'est exactement comme ça que Storm raisonne. Pour un personnage féminin fort, on repassera.

Et sinon, bah c'est quelconque. Une question qui me vient en voyant ça, et le précédent préquelle sur Storm, c'est pourquoi ce besoin de toujours rajouter des antagonistes totalement artificiels qui sortent de nulle part ? L'idée c'est de raconter le passé d'un héros/héroïne, c'est à dire... AVANT que cette personne ne devienne un héros. Pourquoi lit-on ce genre de récits ? Pour lever le voile sur certains mystères, créer une empathie avec le personnage. Je sais bien qu'un récit a besoin d'un fil conducteur, d'adjuvants, d'opposants, mais cela doit-il prendre la forme d'un braconnier bedonnant et crétin et de son frère catcheur de taureaux (oui vous avez bien lu) ? Quelle est la valeur ajoutée ? Au contraire, ça rend le récit crétin et prévisible, parce qu'on sait bien qu'elle s'en sortira tellement bien qu'elle n'évoquera plus jamais cet événement, vu que c'est une et qu'on connait la suite.

Donc, ne lisez pas ça.