Storm par arnonaud

Petite mini-série sur le passé de Storm, que je trouve personellement bien plus réussie que la mini-série "Ororo: Before the Storm" qui était quand même assez merdique.

Cette mini-série de 2006 s'intéresse à la fin de la période pickpocket de Storm, alors qu'elle n'est plus en Egypte mais un peu plus au sud en Afrique (mais je ne crois pas que le pays précis soit précisé). On va également y voir sa première rencontre avec T'Challa, futur dirigeant du Wakanda et futur Black Panther. Et la mini revient aussi rapidement sur le passé de Storm avant que ne débute l'histoire, avec toute sa petite enfance, offrant un bon rappel à ceux qui n'ont pas lu l'épisode culte de Claremont et Cockrum racontant le passé d'Ororo, et permettant de voir raconté de manière moderne certains passages.

Du coup, au début, la mini-série a presque un côté "Books of Doom" (cette mini-série où Brubaker racontait par le menu l'origin story du Docteur Fatalis), offrant une réactualisation d'une autre origin story quasiment tout aussi géniale, à mon sens. Surtout que l'écriture d'Eric Jerome Dickey, romancier, est plutôt solide, notamment sur ses dialogues, et les dessins réalistes de David Yardin, couplés aux couleurs de Matt Milla, apportent un réalisme qui ancre le passé d'Ororo dans quelque chose d'un peu plus concret.

Mais le soucis est que la mini se perd un peu en cours de route. Déjà, on ne va pas au bout de l'origin-story, puisqu'on a pas du tout la partie où Storm devient une déesse (alors que je trouve ça tout aussi fascinant que le reste, voire plus que son passé de pickpocket) et parce que les maladresses d'écritures s'accumulent petit à petit, couplé avec une structure scénaristique imitant un blockbuster hollywoodien dont on aurait pu se passer tant elle est vu et revue. Les vilains sont très caricaturaux, et surtout les affrontement face à eux ne sont pas incroyables, et l'écriture de la relation T'Challa-Storm ne met pas forcément en lumière Storm, puisque T'Challa est écrit comme étant toujours en pleine maîtrise de ses moyens, en totale confiance, là où Storm est faillible, se contredit et change d'humeur toute les deux secondes. Ça n'aide malheureusement pas à brosser le portrait de femme forte que Storm est pourtant. C'est dommage également que l'impact émotionnel de la scène où Storm est enfermée, rappelant sa claustrophobie, soit assez raté. Sa détresse extrême s'écrivant comme un appel au-secours pour T'Challa, ce qui fait très princesse à sauver.

Il faut aussi noter Ian Medina qui se ramène en cours de route aux dessins pour filer un coup de main. Si son style se mèle très bien avec celui de Yardin, sa narration est quand même beaucoup moins claire, et il y a certains passages à la fin du tome qui sont à la limite du compréhensible.

Pour moi y avait un vrai potentiel dans cette mini. Honnêtement j'était vraiment hyper emballé par le premier numéro, j'avais l'impression d'être tombé sur une perle, d'avoir enfin la mini-série flash-back que Storm méritait, et en fait non. Mais quitte à lire une des séries sur le passé de Storm, préférez largement celle-ci à Ororo: Before the Storm.