Les auteurs de BD sont des pervers narcissiques
"Peepshow", je le relis régulièrement. Sans doute une des BD que j'ai le plus relue ces 5 dernières années (une fois par an à peu près). J'adore l'auteur. Ce qui me fait râler, c'est qu'il n'est pas très productif. En même temsp, c'est tant mieux, ça lui évite de faire de mauvaises choses. Déjà comme ça, son troisième roman graphique a déplu à beaucoup (parce qu'il a changé de ton). De temps en temps je cherche des nouvelles sur le net, et dernièrement j'ai cru comprendre qu'il n'était pas inspiré pour faire un nouvel album. C'est dommage, parce que peu de tmeps après la sortie de son "Spent", il était motivé pour raconter de nouvelles histoires d'amour, mais aussi l'opportunité qu'il a eue d'adapter sa BD en... sitcom ! Evidemment ça 'naurait pas marché, sauf peut-être si ça avait pu lorgner du côté d'un "Louie", mais ce n'est même pas sûr... En tous cas, puisse-t-il un jour arrêter de se branler le temps de nous pondre un nouveau récit.
Les histoires sont très drôles. Joe parvient admirablement à plonger son lecteur dans son délire obsessionnel. Certaines histoires sont peut-être moins réussies à cause d'une structure défaillante (certaines pages n'ont pas de fin), mais en contre-partie, il offre des conflits et une réflexion toujours intéressante. Et puis ses personnages sont très drôles, très bien construits : de cette réalité, Joe parvient facilement à n'extraire que l'essentielle pour raconter une histoire ; il a bien compris qu'il devait simplifier les personnages, les stéréotyper, en faire des clichés.
Graphiquement, Joe n'est pas un grand dessinateur, il suffit de regarder la couverture pour s'en apercevoir (problèmes de pespectives, bien qu'elle soit tronqué exprès) (j'aimerais bien un jour voir son travail en tant que coloriste). Mais ce n'est pas grave, pour ce que ça raconte, ça passe, puis il aprvient à rendre ses personnages très expressifs, c'est l'essentiel. Son découpage en étonnera plus d'un, avec cette volonté de tout raconter en une page, quitte à ce que les cases soient très petites. Cela n'empêche aucunement la lisibilité de l'oeuvre, donc ça passe. Puis cela instaure un rythme soutenu, la forme touche la forme car rappelle la névrose obsessionnelle de l'auteur.
Bref, un comic book dont je ne me lasse pas et qui m'inspire même dans mon propre travail.